Roma/Carvalho : "On n'a pas vu le temps passer"

Le 26 mai 2004, l'AS Monaco FC s'inclinait en finale de la Champions League face au FC Porto. Flavio Roma voyait alors Ricardo Carvalho et ses coéquipiers lever "la coupe aux grandes oreilles". Neuf ans plus tard, les deux joueurs, désormais équipiers, ils ont ouvert la boite à souvenirs…
Adversaires il y a neuf ans pour l'un des plus grands matchs de votre carrière, vous voici désormais réunis sous le maillot monégasque. Quel effet cela vous fait-il ?
Flavio Roma : C'est bizarre de se retrouver dans la même équipe après tant d'années. C'est le foot, c'est quelque chose qui arrive souvent, mais peut-être pas avec autant d'écart dans le temps. On se rend compte que le temps passe très vite, ça fait presque dix ans !
Ricardo Carvalho : C'est vrai que l'on n'a pas vu le temps passer… Pour moi ce match est un grand souvenir. J'ai grandi avec le FC Porto, cette victoire était une consécration. Pour Flavio c'est certainement différent, même si après tout ce temps je pense que l'on retient plus le fabuleux parcours de Monaco cette année-là que la défaite en finale.
Que retenez-vous de cette finale ?
F.R. : Que nous ne l'avons pas gagné… Aller en finale c'est fantastique, perdre en finale c'est dramatique. Mais c'est le sport, seule la vérité du terrain compte. Les évènements ne nous avaient pas été favorables ce jour-là, mais Porto était vraiment très fort. Ricardo a eu la chance de gagner ce match, forcément je l'envie un peu.
R.C. : Nous nous sentions forts. L'année précédante nous avions gagné l'Europa League, une expérience qui nous avait été utile. Je me souviens d'un début de match compliqué et d'une intervention de Vitor Bahia qui nous avait sauvé la mise. Après le premier but, j'avais le sentiment que rien ne pourrait nous arriver.
Avez-vous un souvenir particulier l'un de l'autre sur ce match ?
F.R. : Ricardo n'avait pas encore la renommée qui est la sienne aujourd'hui même s'il était déjà très fort. Lui étant défenseur et moi gardien de but nous étions très loin sur le terrain. Je me souviens d'un solide défenseur à la longue chevelure.
R.C. : J'étais trop concentré sur les attaquants de Monaco pour me rappeler précisément de Flavio… Je me souviens surtout du soulagement que j'ai éprouvé quand Giuly est sorti sur blessure. C'était pour moi le joueur monégasque le plus dangereux, il était insaisissable. Malheureusement pour lui il s'est blessé au bout de vingt minutes. C'était le capitaine, sans lui Monaco n'était plus vraiment la même équipe.
Avez-vous eu l'occasion de reparler de cette finale tous les deux ces derniers jours ?
F.V. : Seulement aujourd'hui en fin de repas, juste avant cette interview. Comme tout le monde je sais que Ricardo est devenu un très grand joueur depuis cette finale, mais je découvre surtout un bon gars, très agréable à côtoyer. Il va beaucoup nous apporter.
R.C. : J'espère que les supporters ne m'en voudront pas trop d'avoir fait partie de l'équipe adverse sur cette finale… Je ne vais pas cacher que Porto restera à jamais dans mon coeur. Mais je suis très heureux d'être à Monaco aujourd'hui. Je retourne le compliment à Flavio, j'espère que nous allons vivre de grandes choses ensemble. Pas à pas nous allons tout faire pour ramener Monaco au même niveau que cette formidable saison 2003-2004.