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MyMemory 24 avril 2024, 11:02

Jérôme : "Je pensais assister au match du titre en 2017"

Jérôme : "Je pensais assister au match du titre en 2017"
Avant la réception de Lille au Stade Louis-II, place à notre rubrique "MyMemory", qui donne la possibilité à un fan de raconter un souvenir marquant d’une confrontation entre les deux équipes. Aujourd’hui, rencontre avec Jérôme, qui pensait assister au match du titre contre le LOSC en 2017.

Il avait tout calculé pour assister à la réception de Lille en mai 2017, match censé valider le huitième titre de Ligue 1 de l’AS Monaco. Malheureusement pour Jérôme, supporter du Club depuis 1984, la rencontre face à Saint-Etienne a été décalée et c’est bel et bien lors de ce rendez-vous, trois jours plus tard, que les hommes de Leonardo Jardim ont pu soulever l’Hexagoal. A quelques heures du duel face aux Dogues (21h), il nous raconte ce souvenir encore légèrement douloureux sept ans après. Extraits.

Je suis né en 1978 et je le suis depuis l’âge de mes six ans lorsque mon papa m’a offert mon premier maillot du Club. Nous avions une maison dans l’arrière-pays niçois donc il m’emmenait souvent voir l’AS Monaco au mois d’août. C’était en effet plus tranquille qu’à Nice. C’était le début de l’histoire et cela fait 40 ans qu’elle dure.
JérômeSa passion pour l'AS Monaco

Bonjour Jérôme. Depuis quand es-tu supporter de l’AS Monaco et comment t’est venue cette passion ?

Je suis né en 1978 et je le suis depuis l’âge de mes six ans lorsque mon papa m’a offert mon premier maillot du Club. Nous avions une maison dans l’arrière-pays niçois donc il m’emmenait souvent voir l’AS Monaco au mois d’août. C’était en effet plus tranquille qu’à Nice. C’était le début de l’histoire et cela fait 40 ans qu’elle dure. C’est une longue et belle passion que j’ai transmise également à mes enfants. Comme mon papa, je leur ai offert un maillot au même âge, ça marche toujours.

Avec cette maison dans l’arrière-pays niçois, assistes-tu régulièrement à des matchs ?

Autant que je peux. J’habite actuellement à Lyon, même si je suis originaire de Thonon-les-Bains en Haute-Savoie. Je vais voir tous les matchs au Groupama Stadium lorsque l’AS Monaco vient, ce sera d’ailleurs le cas dimanche. C’est plutôt au mois d’août que je suis dans le Sud et que j’essaye donc de voir un match ou deux. Ça peut arriver parfois en avril mais c’est plus pendant les vacances. Le reste de l’année, c’est plus compliqué.

Avais-tu pu faire d’autres matchs avant la réception de Lille ?

A domicile non. En revanche, j’ai assisté à la rencontre face à Lyon au Groupama, ainsi qu’à la finale de la Coupe de la Ligue, qui se déroulait au même endroit. En revanche, nous sommes venus au mois d’août 2017 avec mes enfants pour la première journée de Ligue 1 contre Toulouse.

Étais-tu allé avec tes enfants pour ce match ?

Non j’y suis allé avec ma compagne cette fois. Pour la petite histoire, elle est fan de Depeche Mode et il se trouve qu’ils faisaient un concert deux jours avant, le 12 mai, à Nice. Toutes les planètes semblaient s’aligner à ce moment-là. On se dit alors que l’on va rester deux à trois jours pour le concert et le match ensuite, le 14. J’ai pratiquement tout calculé, pour moi ils vont être champions ce jour-là. Visiblement je me suis trompé même si l’on pouvait dire qu’ils l’étaient car ils avaient trois points d’avance.

Ils sont obligés d’attendre encore un match et c’est lors de la réception de Saint-Etienne, trois jours après, qu’ils le sont alors que c’est la 31e journée. Le match contre Lille était néanmoins super kiffant mais il n’y a pas eu tout ce qui s’est passé ensuite. J’ai donc suivi la remise du trophée et le podium à la télévision. Je suis content parce que nous sommes champions mais j’aurais dû vivre ça du stade et je ne le vis pas à cause d’un décalage.

Je comprends que ce soit un peu rageant comme scénario.

(Rires) On est sept ans après et c’est encore difficile. Lorsque j’ai vu l’appel à témoins sur Twitter à la recherche d’une personne pour le MyMemory, j’étais obligé de répondre. Ca fait sept ans et je n’ai toujours pas digéré (rires).

Le stade était complètement plein. De notre côté, nous étions en tribune première latérale. C’était une bonne place car nous étions plutôt bas. Je crois que je suis du côté de l’action où Kylian Mbappé déborde avant de centrer en retrait pour Bernardo Silva pour le deuxième but. Tout le monde chantait comme si nous étions champions.
JérômeSur l'ambiance pendant le match

Malgré tout, le match à Lille était joli à regarder avec ce score de 4-0.

Oui, l’équipe était totalement facile à ce moment-là et c’était vraiment un joli match. Pour la petite anecdote, avec Madame, nous sommes restés dans le parking pour voir les joueurs à la fin et prendre des photos avec eux mais je rate le titre de champion. Je n’échange pas ce titre contre le fait de l’avoir raté mais c’est vrai que c’est dommage à un match près.

Je serai là pour le prochain, j’essayerais de ne pas me rater. C’est surtout un manque de chance car au moment où c’est décalé, je sens que c’est potentiellement mort mais avec le concert de Depeche Mode, la réservation de l’hôtel, on a tout organisé. J’aurais pu essayer de revenir mais avec le boulot, c’était compliqué d’autant que c’était en plein milieu de la semaine.

Comment était l’ambiance pour ce match ? Ça devait être la fête même si le titre n’était pas encore officiel.

Le stade était complètement plein. De notre côté, nous étions en tribune première latérale. C’était une bonne place car nous étions plutôt bas. Je crois que je suis du côté de l’action où Kylian Mbappé déborde avant de centrer en retrait pour Bernardo Silva pour le deuxième but.

Tout le monde chantait comme si nous étions champions puisqu’il n’y avait plus aucun doute. La Ligue ne pouvait juste pas remettre le trophée. On était également allés un peu plus tôt dans l’après-midi pour rejoindre les supporters dans un bar à Monaco. On sentait l’ambiance monter et celle-ci a perduré durant le match.

Gardes-tu un souvenir particulier de cette rencontre ?

Ce que je me rappelle surtout est le fait que nous étions quasiment imbattables. Cette équipe dégageait tellement de confiance et de facilité, le premier but arrive d’ailleurs très rapidement dès la sixième minute. Nous avons eu des équipes qui dominaient et étaient supérieures mais une telle domination, quasiment jamais.

Quand le match démarrait, tu sentais tout de suite que ça allait dérouler. T’avais juste envie de profiter du spectacle et de voir des buts et du jeu. C’est ce qui se passe ce soir-là et ça aurait même pu finir à plus. Lorsqu’on évoque cette équipe, tous les supporters ont de la nostalgie. Elle était incroyable.

Comment étaient les joueurs que tu as croisés dans le parking ?

Ils étaient super heureux et tellement sereins. Tous étaient gentils, accueillants. Ils se sont pratiquement tous arrêtés pour baisser leur vitre et prendre une photo, alors qu’ils n’avaient qu’une seule envie, c’était de rentrer chez eux. Il n’y avait pas d’euphorie particulière, sans doute parce que le titre n’était pas encore totalement acquis. Ils étaient sûrs de leurs forces et accessibles.

C’est difficile parce que tu as envie de tous les citer. J’ai envie de dire Radamel Falcao parce qu’il est incroyable. J’étais allé les voir à l’entraînement en août quelques mois après et lui dégageait vraiment un truc en plus lorsqu’il sortait des vestiaires. Il était descendu de sa voiture pour signer des autographes. C’était un autre univers et pourtant il était accessible et sympa.
JérômeSur ses joueurs préférés en 2016-2017

De cette équipe-là, qui étaient tes joueurs préférés ?

C’est difficile parce que tu as envie de tous les citer. J’ai envie de dire Radamel Falcao parce qu’il est incroyable. J’étais allé les voir à l’entraînement en août quelques mois après et lui dégageait vraiment un truc en plus lorsqu’il sortait des vestiaires. Il était descendu de sa voiture pour signer des autographes. C’était un autre univers et pourtant il était accessible et sympa.

Ensuite, il y a Bernardo Silva parce qu’il a une technique folle. C’est le style de joueur qui m’a fait rêver à Monaco comme Enzo Scifo, Glenn Hoddle ou Marcelo Gallardo qui ont cette patte technique et cette vision du jeu en plus. Mais globalement, cette équipe avait vraiment une âme.

C’était une bande de potes au même titre que l’équipe de 2003-2004.

Oui c’est ça, je l’ai aussi évidemment vécue. Parfois, il y a une osmose qui se crée. Je ne sais pas comment l’expliquer, ça doit être vachement intéressant quand tu es un directeur sportif d’un club comme ça de construire son équipe et le lien entre les joueurs. Les planètes s’alignent des fois et en 2003-2004 comme en 2016-2017, cela a été le cas, donnant quelque chose d’assez incroyable.

De ces deux équipes, laquelle t’a le plus marqué ?

J’ai envie de dire l’équipe de 2016-2017 dans le sens où nous avons surdominé le championnat. Elle paraissait imbattable en Ligue 1. Il y a eu aussi le parcours en Ligue des Champions, c’était pour moi l’équipe la plus forte de l’AS Monaco sur tous les plans, que ce soit offensivement, défensivement, le talent, l’expérience ou la jeunesse.

Il y avait un mix de tout, on voyait des buts fous. 2004 était aussi incroyable devant avec les Jérôme Rothen, Ludovic Giuly. Elle était capable de renverser des montagnes. Il y avait peut-être moins de talent et plus d’âme. C’était dingue d’aller en finale de C1 en éliminant Chelsea et le Real Madrid ou en mettant 8-3 au Stade Louis-II. Ça partait dans tous les sens.

Quel est ton meilleur souvenir de cette saison 2016-2017 ?

Je me rappelle du lob de Falcao face à Manchester City qui était incroyable. Avec mes gamins, nous étions comme des dingues devant notre télévision. On perd 5-3 avant de gagner au retour 3-1 encore une fois. Cela rappelle un petit souvenir. Cette double confrontation était vraiment l’apothéose dans le sens où tu avais l’impression que rien ne pouvait nous arrêter. Après l’aller, tu avais peur d’encaisser un but qui scellerait le match.

C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé et tu as la tête de Tiémoué Bakayoko, ce qui était assez improbable parce qu’il ne marquait pas beaucoup. Finalement, elle se fait sortir par une Juve plus expérimentée mais moins forte que l’AS Monaco, c’est presque dommage de ne pas être allé au bout. Il y a aussi les deux coup-francs de dingue inscrits par Falcao contre Dijon et pourtant ce match-là paraît moins important.

Et de manière générale ?

J’en ai deux. L’un est certainement le plus incroyable puisque j’ai pu assister à la finale de la Ligue des Champions 2004 à Gelsenkirchen avec un pote. Malheureusement, on perd 3-0 mais regarder une finale de C1 de son club, c’est quelque chose.

Mon meilleur souvenir a lieu la même année. Avec un autre ami, nous étions descendus pour voir Monaco – Real Madrid. Cela semblait mal engagé avec la défaite 4-2 à l’aller mais on gagne 3-1 avec le doublé de Ludovic Giuly et Fernando Morientes. Le stade était plein, le retournement de situation… Tout ça fait que c’est le match que j’ai le plus kiffé.


📋 La feuille de match :

Ligue 1 Uber Eats – 37e journée / Saison 2016-2017

AS Monaco 4-0 Lille

Mi-temps : 2-0

Buts : Falcao (6e, 69e), Silva (45e), CSC Alonso (89e) pour l’AS Monaco

Avertissements : Jemerson (48e) pour l’AS Monaco ; Sliti (50e), Mavuba (58e) pour Lille

AS Monaco : Subasic (cap) – Fabinho, Glik, Jemerson, Sidibé – Silva, Moutinho (Carrillo, 89e), Bakayoko, Lemar – Mbappé (Mendy, 83e), Falcao (Germain, 78e)

Remplaçants : De Sanctis, Mendy, Jorge, Raggi, Touré, Carrillo, Germain

Entraîneur : Leonardo Jardim

Paris : Maignan – Corchia, Béria, Alonso, Koné – Amadou (Bissouma, 69e), Mavuba – Kishna (De Préville, 64e), Benzia (Bahlouli, 69e), Sliti – Eder

Remplaçants : Butez, Gabriel, Bahlouli, Bissouma, El Ghazi, De Préville, Terrier

Entraîneur : Franck Passi

Rise. Risk. Repeat.