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eFootball 30 septembre 2020, 18:15

Kilzyou : « Ca me tenait à coeur de prolonger »

Kilzyou : « Ca me tenait à coeur de prolonger »
Kilyan Faucheux, plus connu sous le pseudo “Kilzyou”, vient de prolonger son contrat avec l’AS Monaco Esports. L’occasion pour lui de nous accorder une longue interview dans laquelle il revient sur son parcours de joueur, de ses débuts à aujourd’hui.

Voici un peu plus d’un mois que l’effectif professionnel de l’AS Monaco a retrouvé le chemin de la compétition officielle, la Ligue 1 Uber Eats. Pour les joueurs de l’AS Monaco Esports, l’attente est longue, mais la reprise approche. Avec une première nouvelle : la prolongation de Kilyan Faucheux, dit “Kilzyou”. Arrivé il y a un an, le joueur qui a fêté ses 18 ans en mars dernier fait partie du trio qui a remporté l’eFootball.Pro pour la deuxième saison consécutive. Les trois joueurs seront donc de nouveau ensemble pour représenter les couleurs de l’AS Monaco Esports lorsque la saison reprendra !

Kilyan, cela va bientôt faire un an que tu as rejoint l’AS Monaco Esports. Comment s’est passée cette première saison ?

La saison s’est très bien passée ! Nous avons eu de bons résultats sur PES et j’ai aussi bien réussi sur Street Fighter V, sachant que je devais mêler cela à mes études car je passais le baccalauréat. Et puis, il y a aussi eu le Covid…

Qu’est-ce que le virus a changé pour toi, pour ton équipe ?

Beaucoup de choses. Avant l’arrivée du virus, nous voyagions en Espagne pour disputer les matchs de l’eFootball.Pro. Tout cela s’est arrêté. Nous avons ensuite repris la saison d’une manière différente, avec une nouvelle compétition en ligne, donc c’est certain que ça a bien tout chamboulé.

Parmi les changements, le fait justement de jouer chez soi au lieu d’être ensemble…

C’est une grande différence, oui. Lorsqu’on est chez soi, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de stress, mais c’est quand même beaucoup moins stressant que de prendre l’avion juste pour un ou deux matchs. Nous, on se sentait mieux en offline (en déplacement, ndlr) car la pression était quelque chose que l’on arrivait bien à gérer.

(Sur sa prolongation) Ca me fait vraiment plaisir car je voulais rester cette saison mais aussi parce que j’ai des affinités de longue date avec mes deux coéquipiers (Lotfi et Usmakabyle). Ca me tenait à coeur de prolonger, surtout après cette saison. Je suis vraiment très content de continuer avec l’AS Monaco Esports.
Kilzyou

L’ascendant psychologique était donc important ?

Ca reste de la pression quand même, et nous aussi on l’avait. Mais on abordait ça mieux que d’autres équipes. Là, on sentait que lorsque nos adversaires jouaient depuis chez eux, ils étaient plus à l’aise que lorsqu’on les rencontrait IRL (In Real Life, dans la vraie vie, ndlr). Il y a aussi parfois des histoires de langue, car chaque équipe n’a pas forcément trois joueurs de la même nationalité. C’est pour ça que jouer en offline, c’était toujours un petit plus.

Tout est à l’arrêt en ce moment, j’imagine que la compétition doit te manquer…

Franchement, oui. Ca fait longtemps qu’on n’a pas joué en compétition. Après, c’est vrai que des fois ça manque sans manquer, avec tout le stress que ça procure. Nous sommes dans l’attente, on ne sait pas encore comment va se passer la suite.

La suite sera justement avec l’AS Monaco Esports, puisque tu viens de prolonger ton contrat.

Ca me fait vraiment plaisir car je voulais rester cette saison mais aussi parce que j’ai des affinités de longue date avec mes deux coéquipiers (Lotfi et Usmakabyle). Ca me tenait à coeur de prolonger, surtout après cette saison. Je suis vraiment très content de continuer avec l’AS Monaco Esports.

On imagine également que le Club t’apporte beaucoup au quotidien…

L’AS Monaco Esports m’a apporté une vraie stabilité depuis ma première signature il y a un an. Le fait de devenir professionnel et donc de percevoir un salaire offre des garanties. Les événements réalisés par le Club permettent également de passer de bons moments et de tous se retrouver.

Tu nous parlais juste avant de tes affinités avec Lotfi et Usmakabyle. Tu peux nous en dire plus ?

Je les connais depuis 5-6 ans maintenant. On se connaissait avant d’être pro. Tous les trois, nous avons commencé en tant que joueurs amateurs et nous sommes désormais professionnels, dans la même équipe, à avoir atteindre à peu près le sommet.

A peu près ? Avec un titre de champion d’Europe par équipe lors de l’eFootball.Pro ?

Car on peut toujours faire mieux ! On ne peut jamais se contenter de ce que l’on a fait. L’année d’avant, ils avaient gagné sans moi, et cette année nous étions sur une bonne lancée même si ça a été arrêté. On aura le même objectif la saison prochaine, à savoir celui de reconquérir le titre même si on ne sait pas comment ça va se dérouler.

Plus ça avance, plus on est sur une bonne pente. Il y a de plus en plus d’engouement et on le voit. Notre situation il y a 5 ans sur PES n’a rien à voir 5 ans après. Nous n’avions pas de salaire, pas d’équipe, pas de circuit professionnel. Tous les jeux évoluent à leur manière, vont dans le bon sens. Il n’y a pas de jeux qui ont vraiment régressé en terme d’Esport et les studios s’en rendent compte.
Kilzyou

Personnellement, tu as obtenu le titre de meilleur buteur de l’eFootball.Pro. C’était un objectif ?

C’est vrai que j’ai plutôt une bonne finition et que j’avais pour objectif de l’être, mais ça aurait très bien pu être l’un de mes deux autres partenaires. Nous sommes trois et nous ne nous forçons pas à faire marquer quelqu’un. Ce qui compte, c’est de gagner, et si les performances individuelles viennent suite à cela, tant mieux.

Te rappelles-tu de tes toutes premières heures de jeu sur console ?

Pas vraiment. J’ai commencé jeune, mais c’est sur la Playstation 3 que j’ai vraiment eu le déclic. C’est là où j’ai commencé à jouer plein d’heures d’affilée sans les voir passer. Je jouais à PES ou Call of Duty, même si c’est vrai que PES était plutôt secondaire. Puis ensuite la Playstation 4 est arrivée, c’est à ce moment précis que j’ai commencé à faire des compétitions.

Ta première compétition sur PES est un moment qui te parle peut-être davantage ?

C’était il y a cinq ans, sur PES 2015. J’avais bien commencé, mais j’ai aussi vite perdu. Puis au fil du temps ensuite, à force de s’entraîner et de jouer contre les meilleurs tout le temps, on évolue.

Comment rencontres-tu justement ces « meilleurs » lorsque tu n’es pas encore du milieu ?

Ca se fait un peu par hasard. A force de jouer en ligne contre des gens lambda, de temps en temps, on tombe sur de très bons joueurs. Si le match s’est bien passé, à un très bon niveau, on s’envoie un message et c’est comme cela qu’on garde le contact. Ca nous amène à rejouer ensemble plus tard.

Tu as toujours été « Team PES » plutôt que joueur FIFA ?

J’ai arrêté PES pendant deux ans entre 2017 et 2019, parce que je n’avais plus l’âge de jouer. J’étais mineur et Konami considérait la compétition comme un jeu d’argent. J’ai eu FIFA pendant ces deux années-là, je me rappelle avoir joué à FIFA 17 et j’avais bien aimé mais pas accroché comme PES.

Nous te connaissons également pour être un excellent joueur sur Street Fighter V, avec notamment une troisième place aux derniers championnats de France. Cette aventure sur ce jeu totalement différent de PES, elle a commencé quand ?

Pendant ces deux années-là également. Je suis passé professionnel chez Fnatic et j’ai vraiment adoré, mais je me suis ensuite de nouveau consacré à PES à partir de 2019. Street Fighter V est vraiment un cas à part car c’est à PES que je joue depuis très longtemps.

C’est ton petit plaisir à côté ?

C’est ça, j’ai réussi à garder un bon niveau et c’est le petit kiff à côté de PES. Je ne m’y investis pas autant, je dirai que je passe environ 80% de mon temps sur PES et les 20 autres sur Street Fighter.

80% de ton temps sur PES… Qu’est-ce qu’une journée type, alors ?

Il n’y en a pas vraiment. Je me lève et je dois ensuite être disponible à certaines heures pour jouer avec mes coéquipiers. Hors compétition, c’est environ une à deux heures par jour et en contexte de compétition, ça peut être trois-quatre heures. Il y a aussi bien évidemment des jours où je n’allume pas la console. Avant, je jouais pour m’amuser, mais maintenant ce n’est plus le cas. C’est lorsque la saison est terminée que l’on peut avoir des vacances, couper complètement et prendre le temps de faire autre chose.

L’AS Monaco Esports m’a apporté une vraie stabilité depuis ma première signature il y a un an. Le fait de devenir professionnel et donc de percevoir un salaire offre des garanties. Les événements réalisés par le Club permettent également de passer de bons moments et de tous se retrouver.
Kilzyou

Comment se passe une session d’entraînement ?

C’est surtout en coopération donc avec d’autres joueurs. On fait nos phases de jeu, on défend, on applique nos schémas. On sait à l’avance comment on va jouer. Nous nous entraînons surtout contre des équipes professionnelles. Le circuit professionnel, c’est du 3 contre 3, donc on ne joue jamais contre des amateurs. Pour résumer, on appelle nos adversaires, on fixe un horaire et on joue contre eux. Mais je me répète : on ne le fait pas pour s’amuser, on s’entraîne pour gagner et être meilleurs.

Tu as des rituels avant de jouer ?

Non, je ne pense pas en avoir. Si on se met trop dans un certain contexte, il y a un risque de stresser. Il faut faire comme d’habitude et essayer de rester le plus possible dans sa zone de confort et ne pas faire quelque chose juste pour la compétition.

On va finir par les félicitations… Tu as obtenu il y a quelques jours ton baccalauréat STMG spécialité SIG (Systèmes d’Information de Gestion), bravo ! Comment est-ce que l’on concilie étude et jeux-vidéos ?

Au début c’était forcément compliqué. Cela fait 5 ans que je fais de la compétition, mais au départ, ça ne pouvait jamais passer devant les études. Puis quand ma mère a vu que ça devenait de plus en plus professionnel, elle m’a fait plus confiance. C’était compliqué de la convaincre au début, mais maintenant c’est accepté. Elle essaie de faire en sorte que je sois heureux, elle sait que c’est ce que j’ai envie de faire. Là, je vais mettre en stand-by les études et je verrais plus tard si je les reprends.

On imagine que c’est pour te consacrer davantage à l’Esport. Comment est-ce que tu imagines cela plus tard ?

Plus ça avance, plus on est sur une bonne pente. Il y a de plus en plus d’engouement et on le voit. Notre situation il y a 5 ans sur PES n’a rien à voir 5 ans après. Nous n’avions pas de salaire, pas d’équipe, pas de circuit professionnel. Tous les jeux évoluent à leur manière, vont dans le bon sens. Il n’y a pas de jeux qui ont vraiment régressé en terme d’Esport et les studios s’en rendent compte.

Dernière question, sur ton pseudo : Kilzyou, ça vient d’où ?

“Kil” pour mon prénom Kilyan, mais aussi parce que ça fait le verbe “Tuer”. Et puis l’ajout du “you”, derrière, pour le jeu de mot.


Retrouvez le replay du live Twitch de l’annonce de prolongation de Kilzyou ici :

Rise. Risk. Repeat.