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Interview 06 novembre 2019, 18:00

Ludovic Giuly :
"Si on gagne je serai encore plus fier"

Ludovic Giuly :<br>"Si on gagne je serai encore plus fier"
Samedi à 18h, l’équipe réserve de National 2 affrontera MDA Chasselay au Stade Ludovic-Giuly. Avant ce match forcément particulier pour l’Ambassadeur de l’AS Monaco, qui officie également comme entraîneur adjoint de la jeune formation rouge et blanche, « Ludo » se confie avec la franchise qui le caractérise. Entretien.

Ludo, le match de samedi à Chasselay sera un peu spécial pour toi, dans un stade qui porte ton nom…
C’est marrant, ma petite histoire avec ce club continue. C’est là-bas que j’ai commencé et terminé ma carrière et que j’ai eu l’occasion de disputer ce match très spécial pour moi, contre l’AS Monaco au Stade Gerland en janvier 2014. Beaucoup de choses de ma carrière étaient réunies ce jour-là. Le club de mes débuts, le stade de mes débuts pros et l’AS Monaco où j’ai vécu et vis encore tant de choses. Malheureusement, ce jour de fête avait été gâché par la blessure de Falcao.

Revenons à ce club de MDA Chasselay auquel tu es toujours resté attaché…
J’ai grandi là-bas, avant moi il y avait mon père, qui est d’ailleurs toujours directeur sportif de MDA. J’ai une vraie histoire avec ce club et les hommes qui le font vivre. Durant ma carrière j’avais promis au président emblématique, M. Gérard Leroy, que j’y reviendrai et qu’il serait un jour mon président. Malheureusement il nous a quittés avant que cela se fasse. Mais j’ai tenu ma promesse.

Que ressent-on quand on pénètre dans un stade qui porte son nom ?
C’est forcément quelque chose de fort d’avoir une telle reconnaissance et ça l’est encore plus quand cela vient du club où tout a commencé. C’est un honneur et une fierté enrobés d’une très forte amitié pour ce club et ses hommes, même si samedi je ne serai pas là pour leur faire plaisir.

J’ai une vraie histoire avec ce club et les hommes qui le font vivre.

Justement comment appréhendes-tu ce match ?
Comme un match important contre un adversaire direct, avec un coach, Cris, que je connais très bien. J’espère que nous rendrons une belle copie et que les joueurs mettront tout en œuvre pour cela. Si on gagne je serai encore plus fier. Si « mon » équipe peut s’imposer dans « mon » stade je serai le plus heureux.

Tu n’as pas peur de te fâcher avec tes amis ?
Certainement pas ! Ça ne m’empêchera pas d’aller manger chez le président de MDA la veille du match. Jocelyn Fontanel est un ami de longue date. Il sait mon attachement au club, mais aussi aux valeurs du sport. Une fois sur le terrain, il n’y a que le match qui compte. J’ai toujours fonctionné comme ça. Par exemple quand je jouais à Monaco et que nous battions Lyon, mon club formateur, j’étais le plus heureux. Pas par méchanceté, mais par respect.

Que penses-tu du parcours de l’AS Monaco II dans ce groupe D de National 2 jusqu’ici ?
Les résultats et le classement actuel de l’équipe ne correspondent pas à son réel potentiel et au travail réalisé. Sur le plan du jeu, on n’est pas trop mal, mais il manque encore quelques ingrédients pour que cela se ressentent dans les résultats. Nous devons être plus tueurs devant, trouver un équilibre dans les phases de possession, qui nous permette d’éviter de se faire contrer comme cela était le cas lors du dernier match contre Moulins-Yzeure.

Les résultats et le classement actuel de l’équipe ne correspondent pas à son réel potentiel et au travail réalisé.

Un match au cours duquel l’équipe a montré de belles qualités mentales sans en être récompensée…
Exactement. C’est rageant de revenir deux fois au score, de faire autant d’efforts, pour se faire surprendre de cette façon, même contre une très bonne équipe comme celle-ci. Il faut apprendre de ces matchs-là, ne rien lâcher et continuer à travailler. C’est le message que passe David Bechkoura aux joueurs quotidiennement et j’essaie de le soutenir au mieux dans cette tâche.

Justement, peux-tu nous parler un peu de cette nouvelle expérience d’entraîneur adjoint ?
Cela se passe bien même si je dois avouer que c’est vraiment beaucoup, beaucoup de travail. Je n’imaginais pas que c’était si dur niveau énergie. Il faut être costaud, être là tous les jours derrière les gars, on ne s’en rend jamais vraiment compte quand on est joueur. Mais je suis heureux car le terrain me manquait. J’ai obtenu mes diplômes car il était important d’acquérir des connaissances sur le plan théorique, même après la carrière qui a été la mienne. Maintenant, comme on dit il faut aussi « mettre les mains dans le cambouis » pour apprendre.

Ton statut d’ancien t’aide-t-il à passer les bons messages aux joueurs ?
Mon statut importe moins que mon travail quotidien. Il ne suffit pas d’avoir un nom pour que le message passe. C’est comme ça pour tout ce qu’on entreprend, pas seulement sur un banc de touche. Si j’arrive en leur disant «je suis Ludo Giuly écoutez-moi », je me plante complètement. Il faut s’adapter au rôle, mais aussi à la jeune génération et ses codes pour réussir dans ce travail d’entraîneur de jeunes professionnels.  Après c’est comme partout. Certains seront toujours plus sensibles que d’autres aux messages qu’on leur transmet. Certains sont très à l’écoute, d’autres beaucoup moins.

Mon statut importe moins que mon travail quotidien.

Cela te ramène-t-il 20/25 ans en arrière, quand tu étais à leur place ?
Non car c’est vraiment trop différent. Tout est très différent. Par exemple, quand j’ai commencé avec les pros, avec les autres jeunes du groupe nous étions chargés de ramasser le matériel après les entraînements. C’était comme ça et même si cela ne nous plaisait pas de le faire, on s’y pliait. C’était un réflexe tellement c’était institutionnalisé. Aujourd’hui, on n’est plus du tout dans ce type de relations. Si nous imposions ce que l’on nous imposait à l’époque cela ne fonctionnerait pas.

En intégrant l’Academy, tu as suivi le même chemin que trois de des anciens coéquipiers, Gaël Givet, Flavio Roma et Sébastien Squillaci. Sans oublier Manu Dos Santos, que cela t’inspire-t-il de voir les « anciens » participer à l’éclosion des futurs talents rouge et blanc ?
Pour moi c’est une très belle preuve de reconnaissance du club pour ce que nous avons fait, mais également pour ce que nous pouvons encore faire en transmettant notre expérience et nos valeurs pour aider les jeunes à progresser. Nous avons tous des parcours, des profils et des objectifs différents, mais nous partageons cette passion pour notre sport et pour notre club.

Pour ta part tu es également ambassadeur de l’AS Monaco depuis trois ans. Avec le recul, quelle est ta vision de ce rôle ?
Je suis fier de pouvoir représenter l’AS Monaco depuis trois ans, d’aider le club, les associations que le club soutient, les supporters, les partenaires, mais aussi d’initier cette démarche du club de valoriser ses anciens joueurs… Début juin nous avons fait un match caritatif sur l’Île de Lefkada en Grèce, c’était un superbe moment. C’est quelque chose qui manquait à l’AS Monaco et que la direction met en place aujourd’hui. Je ne peux que les féliciter pour cela et c’est un réel plaisir de mettre ma pierre à l’édifice.

Rise. Risk. Repeat.