Sébastien Pocognoli : "Redonner une âme et un caractère à cette équipe"
Il fallait absolument l’emporter et ils l’ont fait ! A l’issue d’un combat de tous les instants, les joueurs de l’AS Monaco ont arraché une victoire cruciale face à Galatasaray au Stade Louis-II (1-0), à l’issue de la 6e journée de Ligue des Champions. Un résultat qui maintient l’espoir de rallier les barrages de la compétition, et que Sébastien Pocognoli a tenté d’analyser devant les médias. Extraits 🎙️
Bonsoir coach. Est-ce le soulagement qui domine ce soir ?
Soulagement non, car cela voudrait dire que nous étions dans le désespoir, or je suis quelqu’un qui est plutôt dans l’espoir. Je suis surtout satisfait de notre prestation, même si je ne suis pas étonné, car je sais ce que nous sommes capables de faire ! Je suis fier de la manière dont on a joué en deuxième période, fier de la réaction de Denis Zakaria après son penalty raté, et de celle de Folarin Balogun après ses deux occasions manquées.
Au final, je retiens un état d’esprit positif, surtout dans la situation actuelle. Ce match a une histoire, et c’est la clé, de rester positif en toute circonstance ! Car ce soir nous avons eu un peu peur par moments en première période, nous reculions, c’est pour ça qu’on a fait passer le message à la mi-temps d’être plus entreprenants, de lâcher ces doutes et de jouer avec plus de confiance, et automatiquement nous avons été plus agressifs et nous nous sommes créés plus d’occasions.
Est-ce l’état d’esprit montré dans ce match qui a été le plus intéressant ?
Je l’ai dit après le succès contre le Paris Saint-Germain, je m’étais reconnu dans mon équipe, et aujourd’hui c’est pareil ! J’ai aimé la communion avec les fans dans les arrêts de jeu, car on sentait vraiment qu’on ne faisait qu’un, ils nous ont poussés et ça nous a aidé. Au final, avoir une bonne attitude sur le terrain, proposer quelque chose dans lequel les supporters se reconnaissent, c’était très positif et révélateur de l’état d’esprit général.
Quel a été votre discours à la mi-temps ?
Il y a eu beaucoup de discussions sur le fait qu’il y avait du surnombre entre les lignes, et sur le fait que nous n’étions pas assez présents dans les duels. Quand on ne gagne pas le premier et le deuxième duel, on élargit les lignes et on court après le ballon. On avait donc deux choix, soit on reculait dans un bloc médian et on partait en transition, mais nous n’avons pas vraiment le profil pour faire ça, soit on jouait avec nos valeurs et on poussait les lignes plus haut.
C’est ce qu’on a fait, et automatiquement on n’a plus de supériorité numérique entre les lignes, on n’a plus vu Leroy Sané isolé en un contre un, tout simplement parce qu’on a joué avec plus de courage ! Il faut pousser les joueurs pour sortir ce courage et c’est mon rôle. Je le répète, il y a un gros travail au quotidien pour ramener cette spirale positive. Aujourd’hui j’ai été très heureux jusqu’à la fin, même avec les joueurs qui sont entrés et qui ont amené un impact sur le collectif. Lamine (Camara) a été un cran plus haut à la fin pour continuer de presser, et cela a été très bénéfique pour l’équipe.
Pensez-vous avoir quasiment obtenu la qualification pour les barrages ?
Non elle n’est pas faite ! Il y a encore un effort à faire et on va être également dépendants des autres résultats. Mais ce que je retiens, c’est qu’on a accroché notre troisième clean sheet en Ligue des Champions et qu’on a plus ou moins notre destin entre nos mains. On fait pour le moment une campagne positive, mais il va falloir terminer le travail, il reste deux gros matchs qui nous attendent, donc il faudra être là, surtout à domicile, où il faudra faire le maximum.
Sentiez-vous que Folarin Balogun allait avoir le caractère pour finir par marquer ?
Oui ! Les joueurs sont des éponges et si on commence à être nerveux sur le bord du terrain, il va le ressentir. Donc on est derrière Balo’ car il fait un travail sans ballon qui est très important pour nous. À Nantes, il avait aussi manqué sa première ou sa deuxième occasion et il avait répondu ensuite. C’est juste qu’on ne pourra pas toujours se créer trois-quatre occasions par match, mais je suis très heureux pour lui, car ça montre une force de caractère. Folarin a cette force pour se relever !
"Il faut qu'on retienne ce qui a marché aujourd'hui"
La réaction de Folarin Balogun après la victoire des Rouge et Blanc 💪
1️⃣-0️⃣ #ASMGS pic.twitter.com/7EZqnOwwz4
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) December 9, 2025
Un mot sur ce qu’apporte Lukáš Hradecký depuis son retour de blessure…
Il nous apporte beaucoup de sérénité et cette expérience qu’il nous manque parfois dans ce groupe à certains moments importants du match. Lukáš est aussi un relai important pour moi, car nous avons la même vision du football et de tout ce que ça englobe. Donc je suis très content de ce qu’il amène dans cette équipe et heureux aussi pour ce clean sheet, car il va pouvoir dormir plus serein ce soir.
Avez-vous vu le Maghnes Akliouche que vous voulez à tous les matchs ?
C’est l’équipe dans son ensemble que je veux voir à tous les matchs ! Mais c’est vrai que Maghnes a beaucoup travaillé sans ballon, il sait le faire. S’il veut passer une étape dans sa carrière, il va falloir qu’il répète ce genre de prestations, et des entraînements consistants au quotidien, car il y aura toujours trois-quatre joueurs dans sa position et chaque jour il devra repousser les limites. Donc ce genre de matchs peut l’aider à comprendre vers où il doit aller, mais en tout cas je vais continuer à le pousser !
Comment avez-vous trouvé cette équipe de Galatasaray ?
Comme attendu, c’est une équipe avec beaucoup d’individualités. On a notamment pu voir en première mi-temps Leroy Sané nous créer des problèmes sur le flanc. Ils ont des qualités aussi au milieu de terrain, mais nous les avons éteintes en deuxième période, car collectivement nous avons été meilleurs. De manière générale, cette victoire est méritée selon moi.
Pensez-vous que ce match peut en partie recoller les morceaux avec les supporters ?
Montrer du dévouement et du respect pour le maillot, c’est ce qui va faire que les morceaux vont se recoller, et moi j’ai vraiment envie que ça fonctionne ! Pas seulement pour les joueurs, mais pour tout le monde, car il y a un gros travail qui est fait au quotidien. Je veux redonner une âme et un caractère à cette équipe, et je n’accepterais pas que mon groupe lâche ou que je lâche moi-même, même si les circonstances dans lesquelles je suis arrivé ont été difficiles ! Je suis convaincu qu’on va y arriver, il faut continuer à travailler et se servir de ces matchs pour être consistants toutes les semaines et pas une sur deux. Si on y arrive, on sera dans une spirale positive.
Vos joueurs semblent avoir mieux géré leurs émotions qu’à Pafos par exemple en fin de match…
Oui, d’autant que Galatasaray était aussi l’une des équipes avec le plus d’expérience en Ligue des Champions. Aujourd’hui, nous ne nous sommes pas faits avoir sur des faits de jeu ou sur cette notion d’expérience. J’essaye aussi de l’apporter à mon niveau ainsi que le staff, car c’est un groupe jeune. On doit se servir en tout cas des expériences de cette saison pour en sortir meilleurs. Parfois dans une défaite on peut apprendre beaucoup pour l’avenir, mais aujourd’hui c’était une belle victoire, et on doit s’en servir pour aller à Marseille.




