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Portrait 11 août 2019, 10:39

Ruben Aguilar, toujours plus haut

Ruben Aguilar, toujours plus haut
Ruben Aguilar a dû surmonter pas mal d'obstacles pour s'imposer au plus haut niveau et s'engager cette semaine pour cinq saisons avec l'AS Monaco. Alors qu'il a disputé son premier match contre l'OL, retour sur le parcours du nouveau latéral droit rouge et blanc.

« C’est un jeune qui a déjà un super état d’esprit, qui est irréprochable en terme d’engagement lors des entraînements ou en match. Il a un gros tempérament, il sait ce qu’il a à faire pour progresser et ne déçoit vraiment jamais. Si je devais lui trouver un gros défaut, ce serait justement son trop gros tempérament. Il est trop généreux, cela lui joue des tours ». Ce portrait plutôt flatteur est signé Patrick Cordoba et date du 14 février 2011. Alors entraîneur des U19 Nationaux du Grenoble Foot 38, ce dernier évoque un joueur de presque 18 ans qui commence à pointer le bout de son nez en équipe réserve du club isérois. L’histoire du jeune Ruben Aguilar est classique, mais elle a de quoi séduire. Un père d’origine espagnole, une mère française, le jeune homme s’apprête à découvrir le professionnalisme au sein du club de sa ville natale, qu’il avait rejoint à l’âge de douze ans.

Grenoble – Saint-Etienne – Grenoble

En juillet 2011, la belle histoire prend subitement fin quand le GF 38 est mis en liquidation judiciaire. Comme pour son club, qui a retrouvé le giron professionnel en même temps que la Ligue 2 en 2018, il faudra un peu de temps à Ruben Aguilar pour retrouver la bonne trajectoire. Milieu de terrain reconverti latéral droit après un passage en sélection Rhône-Alpes quelques années plus tôt, Ruben Aguilar possède tout de même un profil assez intéressant pour rebondir. Et le point de chute n’est pas si loin puisqu’il s’engage avec l’AS Saint-Etienne en 2011. Pourtant, après deux années dans le Forez, aucune proposition de contrat professionnel ne lui est faite. En 2013, dans la foulée de son vingtième anniversaire, il décide de retourner à la case départ. Au sein du club grenoblois qui évolue alors en CFA (National 2 aujourd’hui, ndlr), Ruben Aguilar doit tout d’abord se contenter de l’équipe réserve évoluant au niveau régional.

La chance auxerroise

Là ou d’autres auraient définitivement abandonné, lui s’accroche comme il l’a toujours fait. Une attitude qui lui permet de se frayer une place en équipe première, avec laquelle il apparaît à 16 reprises durant la saison 2013-2014. Mieux, présent dans les tribunes pour le dernier match de championnat du GF 38 contre Martigues, Jean-Luc Vannuchi, alors entraîneur de l’AJ Auxerre, est séduit par ce jeune latéral droit au tempérament combatif et au potentiel évident à ses yeux. Quelques semaines plus tard, en juin 2014, Ruben Aguilar signe son premier contrat professionnel avec le club bourguignon évoluant en Ligue 2. Titulaire dès le premier match de championnat, il s’y impose rapidement et vit une formidable épopée jusqu’en finale de la Coupe de France au printemps 2015. Battu 1-0 par le PSG, l’AJA ne va pas au bout de l’exploit, mais Ruben Aguilar ne compte pas en rester là. Durant les deux saisons suivantes, il se stabilise dans le gotha des meilleurs latéraux de Ligue 2.

Découverte de la Ligue 1 à 24 ans

Pour lui il est désormais temps de passer un nouveau cap et en 2017 c’est le MHSC qui lui donne sa chance en Ligue 1. Il n’est plus le jeune homme que décrivait Patrick Cordoba, les épreuves l’ont forgé et à 24 ans le Grenoblois aborde sereinement ce virage important. Son coach trahissait quelques excès d’engagement quelques années plus tôt, des séances de Yoga lors de sa première saison auxerroise l’ont aidé à se canaliser. Le jeune homme apprend et s’adapte vite. En témoignent les 31 matchs de Ligue 1 affichés à son compteur lors de la saison 2017-2018, suivis de 29 matchs en 2018-2019 (68 toutes compétitions confondues lors de ses deux saisons héraultaises). Associé à Benjamin Lecomte au sein de l’une des meilleures défenses de Ligue 1 ces deux dernières saisons, Ruben Aguilar le retrouve donc aujourd’hui à l’AS Monaco. Un petit clin d’oeil du destin pour deux joueurs qui ont dû se battre chaque jour pour s’imposer au plus haut niveau.

Rise. Risk. Repeat.