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Interview 20 avril 2022, 13:45

Manu Dos Santos : "Le derby ? Mon premier match en pro"

Manu Dos Santos : "Le derby ? Mon premier match en pro"
A quelques heures du Derby contre Nice, retour sur les souvenirs de l'ancien latéral gauche de l'AS Monaco, actuel entraîneur des U17, sur la rivalité avec les Aiglons.

Place au derby de la Côte d’Azur ! Ce mercredi 20 avril à 19h, Monégasques et Niçois vont se disputer la « suprématie de la région », dixit Manu Dos Santos. Désormais à la tête des U17, l’ancien défenseur latéral formé à l’AS Monaco a fait ses premiers pas en professionnel sur la pelouse du Stade du Ray le 25 juillet 1995. Un excellent souvenir qui n’efface pas pour autant une désillusion survenue dix ans plus tard, lorsqu’il a fait son retour au Club. Avant le choc entre les deux équipes, souvenirs de derbies avec le champion de France 1997 ! Interview.

Duel entre Florent Balmont et Manu Dos Santos

Manu, une rencontre entre l’AS Monaco et l’OGC Nice, c’est d’abord pour toi un excellent souvenir…

C’est vrai. Il s’agit de mon premier match chez les professionnels, à Nice (le 25 juillet 1995, ndlr). Je suis rentré à quelques minutes de la fin alors que ce n’était pas prévu. Le coach avait déjà fait deux changements, et il avait envoyé deux autres joueurs s’échauffer. Puis il y a eu un blessé, et il s’est retourné vers moi pour me dire que j’allais rentrer. C’était peut-être un moindre mal, car je n’ai pas eu le temps de gamberger et de me poser trop de questions. Et ça c’est en plus bien terminé, car nous avions gagné là-bas. Forcément, c’est quelque chose qui marque.

… Mais aussi un autre plus douloureux, dix ans plus tard.

Cette demi-finale à la maison en Coupe de la Ligue me reste en travers de la gorge (le 7 février 2006, ndlr). Nous avions dominé dans le jeu et eu pléthore d’occasions pour marquer, mais nous n’avions pas réussi à faire trembler les filets adverses. Et puis on a finalement pris ce but à quelques minutes de la fin de la rencontre qui nous a privé d’une finale au Stade de France…

Entre ces deux matchs, tu as porté les couleurs de Marseille et de Montpellier. Est-ce que l’on garde cette notion de derby en tête même si l’on a un autre maillot sur les épaules ?

Lorsque je jouais pour les couleurs marseillaises, il y avait une autre rivalité avec Nice qui rajoutait du piment à cette rencontre. Que ce soit avec l’OM ou avec l’AS Monaco, jouer face au Gym était toujours un moment important. Quand j’étais à Strasbourg entre 2007 et 2008, c’était différent. C’est le fait de revenir jouer à la maison face à ses proches qui donnait un petit supplément de motivation.

J'ai grandi ici, donc c'est quelque chose qui me parle depuis que je suis petit. Que ce soit à l'école de football ou ensuite, j'ai toujours eu ce type de match, ce genre de derby avec l'OGCN ou avec le Cavigal. C'était un match que l'on avait hâte de jouer, car on savait qu'il y aurait de la tension et que les scénarios étaient souvent aléatoires et imprévisibles. C'est le type de match où quelle que soit ta position au classement, tout peut se passer. L'équipe située devant ne gagnait pas toujours, loin de là.
Manu Dos Santos

Que peux-tu nous dire sur le Stade du Ray, où jouait l’OGCN avant de poser ses valises à l’Allianz Riviera ?

Ce stade était super fou. La configuration des tribunes était à l’ancienne avec un public très proche du terrain. Alors en tant que latéral, quand on allait prendre le ballon, il y avait toujours une ambiance assez électrique, mais c’était avant tout super motivant. Rentrer dans l’adversité comme cela et pouvoir réaliser de grandes performances, c’est grisant. J’ai toujours apprécié ce genre d’ambiance.

En tant que joueur formé à l’AS Monaco, nous imaginons que les derbies ont toujours eu une place à part sur le calendrier…

J’ai grandi ici, donc c’est quelque chose qui me parle depuis que je suis petit. Que ce soit à l’école de football ou ensuite, j’ai toujours eu ce type de match, ce genre de derby avec l’OGCN ou avec le Cavigal. C’était un match que l’on avait hâte de jouer, car on savait qu’il y aurait de la tension et que les scénarios étaient souvent aléatoires et imprévisibles. C’est le type de match où quelle que soit ta position au classement, tout peut se passer. L’équipe située devant ne gagnait pas toujours, loin de là.

Manu Dos Santos et Gaël Givet entourent Mamadou Bagayoko

Tu avais donc une sorte de rôle d’ambassadeur auprès de tes autres partenaires qui ne venaient pas d’ici ?

Il m’arrivait d’échanger avec mes coéquipiers pendant la semaine sur l’importance de la notion de derby. La plupart de mes partenaires n’étaient pas du coin, donc j’essayais de leur apporter ce supplément d’âme. C’est la suprématie de la région qui est en jeu.

Et lorsque l’on est formateur comme tu l’es aujourd’hui avec les U17, comment est-ce que l’on parle de cette rencontre à ses joueurs ?

Il faut leur faire comprendre que c’est un match particulier. Ils connaissent la notion de derby à travers tous les matchs qu’ils voient à la télévision et des différentes interviews qu’ils lisent des joueurs. Mais vivre un derby, c’est différent. Il faut arriver à leur faire comprendre. A Nice, leurs joueurs sont de la région donc ils ont cette notion. C’est différent pour nous car nos jeunes viennent de toute la France. Nous essayons de les sensibiliser à ce match qui est en général très engagé sur le terrain mais qui travaille aussi dans les têtes. Néanmoins, il ne faut pas oublier que ça reste un match de football. Il faut trouver l’équilibre entre cela et l’importance que ce match revêt pour le Club.

Rise. Risk. Repeat.