Fermer
Interview 21 octobre 2020, 10:09

Harisson Marcelin : "C’est un championnat qui va me renforcer"

Harisson Marcelin : "C’est un championnat qui va me renforcer"
Prêté cette saison au Cercle Bruges, le défenseur central a pris le temps de se confier sur ses débuts en Belgique, quelques jours après son premier but avec les Vert et Noir.

Il a été prêté le 11 septembre dernier au Cercle Bruges pour acquérir du temps de jeu cette saison, huit mois après son arrivée à l’AS Monaco. Originaire de La Réunion et passé par le centre de formation de l’AJ Auxerre, Harisson Marcelin s’épanouit donc en tant que titulaire en défense centrale dans le championnat belge.

Il a marqué son premier but face à La Gantoise

Désormais installé depuis quatre matchs dans le onze de départ de Paul Clement, l’ancien adjoint de Carlo Ancelotti, celui qui a fait la préparation d’avant-saison avec le groupe de Niko Kovac a même inscrit son premier but ce week-end. A l’occasion de la réception de La Gantoise, Harisson a ainsi clôturé la marque au tableau d’affichage lors de la victoire 5-2 des Verts et Noir. Un instant tout trouvé pour faire le point avec lui sur son début de saison, son adaptation à un nouveau championnat et à une nouvelle ville.

Harisson, comment as-tu vécu la préparation avec le groupe de Niko Kovac et dans la foulée ton prêt au Cercle Bruges ?

C’était bien, j’ai beaucoup appris avec le coach et tous les joueurs durant la préparation et avec les matchs amicaux. Et je pense que ça a été un plus pour moi quand je suis arrivé ici à Bruges. J’ai très bien été accueilli aussi au Cercle, je m’entends bien avec tout le monde et avec le coach, Paul Clement, donc je suis content, on avance.

Comment juges-tu ton début de saison avec le Cercle Bruges ?

Pour l’instant tout se passe bien, il y a les résultats en plus donc c’est satisfaisant. Ensuite individuellement je fais des bons matchs (4 titularisations, 3 victoire, 1 but), et je me plais ici en Belgique. J’ai quelques contacts en plus, j’ai notamment un ami à moi qui jouais à Auxerre et qui m’a dit de bonnes choses sur le championnat donc je suis venu sans hésiter. En tout c’est un début de saison encourageant. Même la ville, c’est calme et apaisant ici, même s’il ne fait pas très beau je me sens bien ici.

Anthony Musaba et Giulian Biancone sont également avec toi au Cercle, cela doit être plus simple du coup pour toi…

Oui bien sur. Anthony parle français en plus, du coup c’est vrai qu’on se parle pas mal, on s’entend super bien. Ensuite il y a pas mal de joueurs français au club et dans le championnat. Mais sinon on s’adapte, j’essaye aussi de parler anglais avec les autres. Concernant Giulian, qui a déjà fait une saison ici, lorsqu’il est arrivé j’étais déjà bien intégré mais c’est vrai que c’est bien parce qu’il connaît tout le monde à Bruges. Ensuite moi je le connais puisqu’on a fait la préparation ensemble avec l’AS Monaco. Donc je pense que c’est allé encore plus vite pour lui l’adaptation.

Au vu des bons résultats du club, vous êtes-vous fixés des objectifs cette saison avec le coach et les joueurs ?

Je n’étais pas là au tout début de saison, donc je ne sais pas vraiment ce qui s’est dit et si le club vise autre chose que le maintien dans un premier temps. Chaque week-end on prend match après match avec l’intention de gagner et on verra par la suite ce qu’il est possible de faire. Honnêtement entre joueurs on ne se dit rien, à part de prendre des points le plus vite possible, car la saison dernière ils ont vécu un exercice compliqué. Du coup on ne se pose pas de questions, on joue, on gagne, on prend des points et du plaisir au passage.

Comment as-tu vécu le derby face au Club Bruges, où vous perdez de justesse ?

C’était un super match même si on perd à la fin. Il faut savoir que c’est un club qui joue la Ligue des Champions en face. Malheureusement avec la crise sanitaire, nous n’avions pas nos supporters, et donc quand le public se mettait à crier, l’arbitre avait tendance à se laisser influencer. Du coup il y a un penalty que l’on ne nous siffle pas et derrière on prend un deuxième but. Mais c’était un bon match. On aurait pu être un peu plus justes techniquement, mais on a été très bons au final.

Oui c’est vrai c’est mon premier but avec le Cercle. J’avais marqué déjà pour mon premier match, mais le but avait été refusé parce que j’avais fait une petite main sur l’action. Mais oui j’étais content, d’autant qu’il y avait du monde dans les tribunes, donc c’était bien. Ça fait plaisir pour moi et pour mes proches. Le jeu de tête est vraiment un aspect de mon jeu que je veux améliorer, car je suis grand (il mesure 1,97 m), donc autant en profiter.
Harisson Marcelin

Raconte-nous ton premier but avec les Vert et Noir ce week-end face à La Gantoise…

Oui c’est vrai c’est mon premier but avec le Cercle. J’avais marqué déjà pour mon premier match, mais le but avait été refusé parce que j’avais fait une petite main sur l’action. Mais oui j’étais content, d’autant qu’il y avait du monde dans les tribunes, donc c’était bien. Ça fait plaisir pour moi et pour mes proches. Le jeu de tête est vraiment un aspect de mon jeu que je veux améliorer, car je suis grand (il mesure 1,97 m), donc autant en profiter. C’est là-dessus que je dois travailler, je dois plus cadrer, améliorer mon jeu de tête offensif. Mon objectif est de marquer entre cinq et sept buts cette saison avec le Cercle Bruges.

Comment décrirais-tu le championnat belge que l’on connaît assez peu en France ?

Ça défend, ça attaque, c’est un peu fou-fou. Franchement c’est dur, il y a beaucoup de courses, beaucoup d’intensité dans le jeu. Mais il y a aussi des espaces, beaucoup de dribbles et beaucoup de sprints. C’est bien, c’est un championnat qui va me renforcer, me faire progresser pour ensuite retourner à l’AS Monaco. Car ici ils n’ont pas le souci de défendre, ils veulent marquer des buts en permanence, donc il faut aussi qu’on assure nous derrière quand on se fait contrer. En fait ça se rapproche beaucoup de l’Allemagne dans le style, ça va toujours à fond, un jeu box-to-box.

Comment vis-tu le fait que le coach Paul Clement (ancien adjoint de Carlo Ancelotti, ndlr) te fasse confiance et t’installe en tant que titulaire depuis ton arrivée ?

J’ai déjà 20 ans, mais c’est vrai que c’est une preuve de confiance. Après je fais ce qu’il faut à l’entraînement pour être aligné tous les week-ends. Ensuite, soit il me fait confiance et je suis dans l’équipe, soit je suis remplaçant parce que je blessé ou même fatigué et à ce moment-là j’accepte ses décisions. De toute façon je suis venu ici pour avoir du temps de jeu, alors je fais tout pour. J’essaye de prendre du plaisir, et comme on a une bonne relation avec le coach, on se parle beaucoup, tout se passe bien. C’est important pour moi d’avoir un bon contact avec le coach.

1 / 4

 

Je crois que mon premier match c’est contre Châteauroux en Coupe de la Ligue, et je marque en plus (le 28 août 2018). Après j’ai fait deux gros matchs contre Metz et Brest, les deux équipes qui sont montées en Ligue 1 à la fin de la saison. A ce moment-là j’étais prêt, j’étais bien physiquement et il me manquait juste un peu d’expérience. Puis la saison suivante c’était encore mieux quand j’avais Jean-Marc Furlan comme coach.
Harisson Marcelin

Parle-nous un petit peu de tes débuts dans le football. Tu as commencé à La Réunion où tu es né, c’est bien cela ?

Oui c’est vrai, j’ai commencé le foot à l’âge de cinq ans à la Réunion, au Port, ma ville de naissance. Après je suis parti à la Jeanne d’Arc à l’âge de 7-8 ans jusqu’à mes 15 ans. Ensuite je suis parti en Métropole, à Auxerre où j’ai fait ma formation durant trois ans, avant de signer pro la quatrième année. C’est là où j’ai vraiment acquis du temps de jeu avec l’équipe première en Ligue 2 (24 matchs toutes compétitions confondues).

Le passage de La Réunion à la Bourgogne a-t-il été difficile à vivre pour toi ?

Je dirais que la première année surtout a été difficile. Quand je suis arrivé à Auxerre je n’avais jamais connu l’hiver. Après j’ai un ami de la Réunion avec qui j’avais joué qui est arrivé en même temps que moi, du coup on s‘aidait beaucoup. Mais avec du recul oui c’est vraiment cette première année qui a été dure. Ensuite tu commences à t’habituer et puis tu sais que tu vas rentrer chez toi en fin d’année pour les fêtes et l’été, donc ça me réconfortait un peu. Car ma maman n’a pu faire le voyage que deux-trois fois.

Comment s’est passée ta progression dans les équipes de jeunes d’Auxerre ?

La première année j’ai joué en Honneur et j’ai fini la saison avec les U17 nationaux. La seconde année j’étais carrément avec les U17 et j’ai même été surclassé avec les U19 nationaux. C’est à cette période-là que j’ai commencé à être appelé en équipe de France. A l’époque j’avais un entraîneur qui me faisait beaucoup confiance. Après à 18 ans j’étais en réserve, et j’ai signé mon premier contrat professionnel directement.

Et ta découverte du monde professionnel en Ligue 2 ?

Je crois que mon premier match c’est contre Châteauroux en Coupe de la Ligue, et je marque en plus (le 28 août 2018). Après j’ai fait deux gros matchs contre Metz et Brest, les deux équipes qui sont montées en Ligue 1 à la fin de la saison. A ce moment-là j’étais prêt, j’étais bien physiquement et il me manquait juste un peu d’expérience. Puis la saison suivante c’était encore mieux quand j’avais Jean-Marc Furlan comme coach. Il avait beaucoup confiance en moi et je sortais de l’Euro U19 avec l’équipe de France (les Bleuets se sont arrêtés en demi-finale, ndlr) donc j’étais bien. Ça m’a permis de faire un bon début de saison, même si les résultats n’étaient pas forcément là pour l’équipe. Mais personnellement je me sentais bien.

Il y a beaucoup de grands joueurs qui sont passés par l'AS Monaco et qui y sont toujours. Ce qui est intéressant c’est qu’ils ont aussi une bonne formation, ils sont réputés pour ça. Ils font confiance aux jeunes, mais ensuite il faut se donner les moyens de réussir. Aujourd’hui j’ai 20 ans, et je n’ai encore rien fait dans le monde du football. Donc pour ça il faut bosser, tout passe par le travail.
Harisson Marcelin

Jean-Marc Furlan a-t-il été important dans ton apprentissage et dans ta progression ?

Oui bien sur, car il m’a fait beaucoup confiance. Il était là pour moi aussi, à beaucoup m’expliquer des choses. C’est lui qui m’a vraiment lancé. Même quand parfois quand je faisais des petites erreurs, il continuait à avoir confiance en moi et à me mettre titulaire. Il me laissait sur le terrain. Cela m’a permis de jouer, de continuer à progresser et de garder le rythme.

Tu nous parlais de l’Euro U19 avec l’équipe de France. C’est une fierté pour toi de représenter ton pays ?

Oui bien sur. Je viens de loin, de La Réunion, et il y a beaucoup de joueurs en France, donc c’est d’autant plus une fierté quand je suis sélectionné avec les Bleuets. Ensuite je n’y pense pas trop au quotidien, mais si on fait appel à moi je répondrai présent. Sinon je continuerai à travailler pour l’être.

On imagine que cela a été une fierté pour toi de signer à l’AS Monaco ?

Bien évidemment. Il y a beaucoup de grands joueurs qui sont passés par ce club et qui y sont toujours. Ce qui est intéressant c’est qu’ils ont aussi une bonne formation, ils sont réputés pour ça. Ils font confiance aux jeunes, mais ensuite il faut se donner les moyens de réussir. Aujourd’hui j’ai 20 ans, et je n’ai encore rien fait dans le monde du football. Donc pour ça il faut bosser, tout passe par le travail.

Tu as vu que Niko Kovac fait confiance aux jeunes en ce début de saison. Cela te donne-t-il encore plus d’espoir pour la saison prochaine ?

J’espère. En tout cas j’ai vu qu’il y a beaucoup de jeunes qui jouent en ce début de championnat, donc c’est bien, je suis content pour eux. J’espère évidemment que ce sera aussi le cas pour moi.

Rise. Risk. Repeat.