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Esports 17 juillet 2021, 14:57

Imad Mihoubi : "Exceptionnel de faire partie de l'AS Monaco Esports"

Imad Mihoubi : "Exceptionnel de faire partie de l'AS Monaco Esports"
Imad Mihoubi est le Coach de l'AS Monaco Esports. En ce jour où il fête ses 32 ans, retrouvez sa longue interview où il se dit passionné de PES. Il retrace par ailleurs son parcours et raconte son arrivée au sein du Club.

Aujourd’hui âgé de 32 ans, Imad Mihoubi est le Coach de l’AS Monaco Esports depuis le début du mois de novembre. Fondateur de la structure Neo eSports en 2016, ce passionné de jeux-vidéos, et un peu plus particulièrement de ceux de football, a formé de nombreux joueurs professionnels sur FIFA, mais connaît également depuis de longues années les trois joueurs qui ont formé le roster PES de l’AS Monaco Esports, Kilzyou, Lotfi et Usmakabyle, cette saison. C’est d’ailleurs sur ce jeu que celui qui se nomme “ID7Kun” sur les réseaux sociaux a développé sa notoriété, en reproduisant notamment de nombreux buts réels sur la simulation. Interview à la découverte de notre Coach.

J’ai toujours été un passionné de jeux-vidéos. Je n’ai jamais été un gros geek, mais pour reprendre l’histoire, je suis fan depuis la Super Nintendo. Mon oncle avait cette console, et je le regardais jouer. C’était un peu le Twitch avant l’heure ! Je me rappelle des jeux, il s’agissait de Donkey Kong Country et de Street Fighter II. Des bons souvenirs comme ça, on s’en rappelle à vie.
Imad MihoubiCoach de l'AS Monaco Esports

Quels sont tes premiers souvenirs de jeux-vidéos ?

J’ai toujours été un passionné de jeux-vidéos. Je n’ai jamais été un gros geek, mais pour reprendre l’histoire, je suis fan depuis la Super Nintendo. Mon oncle avait cette console, et je le regardais jouer. C’était un peu le Twitch avant l’heure ! Je me rappelle des jeux, il s’agissait de Donkey Kong Country et de Street Fighter II. Des bons souvenirs comme ça, on s’en rappelle à vie.

Ta passion pour les jeux de football est apparue ensuite ?

J’ai découvert International Superstar Soccer, l’ancêtre de Pro Evolution Soccer. PES est vraiment le jeu qui fait que j’achète toutes les consoles. Dès qu’il sort, chaque année ou sur une Nextgen (nom donné aux consoles nouvelle génération, ndlr), je m’adapte. A côté, dans les jeux qui peuvent me sortir de ce quotidien de l’e-Foot, il y a The Last Of Us, qui est vraiment mon favori car j’avais même délaissé un peu PES le temps de le terminer.

Pour parler plus globalement Esport, comment es-tu entré dans ce milieu ?

C’était en 2016, lorsque j’ai lancé ma structure Neo eSports, même si j’étais moi-même compétiteur avant cela sur PES. J’ai donc cette activité de président de la structure et à côté, je suis aussi social media manager et créateur de contenu.

On te connaît notamment pour tes célèbres vidéos où tu reproduis des vrais buts (des remakes, ndlr) sur PES. Comment étais-venue cette idée à l’origine ?

Je voyais passer beaucoup de contenus assez redondants : ceux qui se filment en jouant, qui font des tutoriels, par exemple. Moi, j’aime beaucoup l’aspect créatif et le côté réaliste de PES qui a pris une très bonne trajectoire depuis 2015. Je me suis dit que le jeu était sous exploité. Personne ne sait que sur PES, il y a toutes les animations que l’on retrouve dans le vrai football.

Cette histoire des remakes a commencé en 2016, lorsque Johan Cruyff est décédé. Je lui ai rendu hommage en reproduisant deux de ses buts, et j’ai vraiment kiffé l’idée car elle peut toucher un public qui n’est pas forcément spécialisé dans le jeu-vidéo. Celui qui visionne le remake se remémore des souvenirs. Et puis un jour, en étant posé dans ma chambre, on m’appelle pour me dire que cela vient de sortir sur L’Equipe. Je pensais qu’on me trollait (chambrait, ndlr), et là, j’ai constaté que mes vues avaient considérablement augmentées. En voyant que les gens aimaient ça, j’ai continué. Ca me plait de le faire car ça me replonge dans un contexte et étoffe ma culture footballistique.

Comment se passe la création d’un but ?

A force d’en faire, je connais les mécaniques du jeu et ce que sont capables de faire certains joueurs. Maintenant, c’est vrai que je suis un peu plus rapide qu’avant, mais le temps de création d’un but dépend de plein d’éléments, si le ballon touche la barre ou pas par exemple. Le gros du travail est surtout la préparation, car je patch le jeu pour le rendre réaliste. J’ai quelqu’un en Amérique du Sud qui me modélise les crampons, une autre personne en Russie qui est un excellent facemaker (acte de reproduction des visages dans le jeu, ndlr), on peut changer tous les panneaux LEDs autour du terrain… Il y a énormément de possibilités pour que ce soit le plus réaliste possible.

Est-ce qu’il y a un remake dont tu es le plus fier ?

Celui de Riyad Mahrez contre le Nigéria, en demi-finale de la CAN 2019. Je suis d’origine algérienne. Ce coup-franc, à la dernière minute, je sentais qu’il allait le marquer. Il le fait, et mon frère me propose ensuite d’aller fêter l’événement en bas de la maison où quelques personnes se sont déjà rassemblées. Je lui réponds alors que non, car je veux faire un remake du but. Cela représentait pour moi une façon de célébrer cette qualification. Ca a été mon premier coup d’éclat, car les comptes Bleacher Report et 4-3-3 ont repris la vidéo. Rien que d’en parler, j’en ai les frissons.

 

 

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Remake of @riyadmahrez26.7 free-kick against Nigeria in #afcon2019 🇩🇿🎯 . #Mahrez #algeria #dz #can2019 #pes2019

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Jusqu’ici, nous avons beaucoup parlé de PES. L’écosystème FIFA, tu le suis un peu, aussi ?

J’ai toujours été un joueur PES, mais lorsque j’ai créé ma structure, je ne pouvais pas me cantonner à PES. FIFA propose un circuit plus développé, donc à la Neo eSports, nous avions recruté des joueurs sur ce jeu, comme Coco-V-Bastos ou encore Mino7x qui sont aujourd’hui professionnels. Et puis il y avait aussi Kilzyou et Usmakabyle, qui faisaient un peu les deux. Depuis la création de l’e-LIGUE 1, la Neo eSports a toujours eu un représentant, que ce soit à l’hiver au printemps. J’ai toujours été habitué à avoir des joueurs FIFA ces dernières années.

Il y a beaucoup plus de monde sur FIFA que sur PES, et la différence se fait ici. Les gens achètent FIFA. Lorsque l’on parle encore de ce fameux PES 6, ça fait 15 ans ! Les gens ne se rendent pas compte, le temps passe vite. Les délires sur Adriano, c’est bien, mais vivons le moment actuel. PES fait de nombreux efforts pour rattraper ce retard, même s’il leur reste du chemin. Le problème de PES, ce sont vraiment les contenus et l’ergonomie du jeu, mais le gameplay est superbe.
Imad MihoubiCoach de l'AS Monaco Esports

Et sur les deux jeux, leurs gameplay, leurs modes de jeu, quel regard portes-tu ?

Il y a beaucoup plus de monde sur FIFA que sur PES, et la différence se fait ici. Les gens achètent FIFA. Lorsque l’on parle encore de ce fameux PES 6, ça fait 15 ans ! Les gens ne se rendent pas compte, le temps passe vite. Les délires sur Adriano, c’est bien, mais vivons le moment actuel. PES fait de nombreux efforts pour rattraper ce retard, même s’il leur reste du chemin. Le problème de PES, ce sont vraiment les contenus et l’ergonomie du jeu, mais le gameplay est superbe. C’est l’inverse pour FIFA : je n’adhère pas vraiment au gameplay, mais par exemple, dans des modes comme le “Club pro”, tu te mets sur Discord avec tes potes et tu t’éclates. Honnêtement, si l’on combinait le gameplay de PES et les contenus de FIFA, on aurait le meilleur jeu de football.

Revenons-en à ton arrivée au sein de l’AS Monaco Esports en novembre. Comment se sont passés les premiers contacts ?

C’est Simon Rémoussin, le Responsable de l’AS Monaco Esports, qui m’a contacté sur Twitter. Il était intéressé par mon profil et nous avons beaucoup discuté. Il voulait en savoir plus sur moi, sur mon profil, mon état d’esprit, mon expertise. J’ai toujours suivi l’AS Monaco Esports car les joueurs que j’ai formés à la Neo Esport y sont devenus professionnels. Lorsqu’on m’a proposé ce projet, que je trouve formidable, je n’ai pas hésité car je commence à avoir fait un peu le tour avec ma structure. Nous ne sommes qu’une association, et nous n’avons pas les moyens de rivaliser avec l’encadrement et les moyens financiers d’un club professionnel. Nous sommes spécialisés e-Foot, et gérer mes anciens joueurs dans une structure aussi prestigieuse que l’AS Monaco Esports est un plaisir. C’est un peu comme une boucle finalement.

Ma mission était d’accompagner les joueurs afin de les mettre dans les meilleures dispositions, leur apporter un soutien moral et d’avoir une présence lors des compétitions physiques. La création de cette liaison entre la structure et les joueurs leur a permis d’être dans les meilleures conditions pour avoir des performances. J'étais vraiment là pour leur permettre de s’épanouir et de ne devoir penser qu’à la performance en elle-même, en leur enlevant toutes les charges parasites.
Imad MihoubiCoach de l'AS Monaco Esports

Quel a été ton rôle cette saison au sein du Club ?

Ma mission était d’accompagner les joueurs afin de les mettre dans les meilleures dispositions, leur apporter un soutien moral et d’avoir une présence lors des compétitions physiques. La création de cette liaison entre la structure et les joueurs leur a permis d’être dans les meilleures conditions pour avoir des performances. J’étais vraiment là pour leur permettre de s’épanouir et de ne devoir penser qu’à la performance en elle-même, en leur enlevant toutes les charges parasites.

Que représentait pour toi le fait de rejoindre l’AS Monaco Esports ?

C’était exceptionnel dans la mesure où j’ai toujours été fan d’Esport. J’ai commencé sur PES en tant que compétiteur et vu que l’Esport prenait ensuite un virage intéressant. Lorsque j’avais Kilzyou, Lotfi et Usmakabyle dans la Neo eSports, j’avais vraiment un roster fantastique. Pour moi, c’est une certaine reconnaissance par rapport au travail qui a été fait. Je les connais par coeur. On a commencé, on faisait des petits tournois dans notre ville, et quelques années plus tard, nous voici rassemblés. “Floor the bottom to the top”, comme on dit.

Comment s’était passée votre première rencontre ?

Kilzyou et Usmakabyle étaient mes coéquipiers, on était dans la team PES 95. On faisait des tournois ensemble, et Lotfi nous a rejoints plus tard. Avant d’être leur manager, j’étais vraiment leurs coéquipiers, surtout pour Kilzyou et Usmakabyle. C’est à partir de PES 2016 que j’ai eu de plus en plus de tâches managériales, et je préférais vraiment ce rôle-là car je n’avais plus le temps de faire des compétitions ou de passer du temps sur le jeu.

Et sur ces trois joueurs que sont Lotfi, Kilzyou et Usmakabyle, que peux-tu nous dire de plus ?

Ce sont vraiment des cracks. Sur PES 2016, ils ont tout raflé, notamment Usmakabyle qui a été champion du monde. La relation que j’ai avec eux est vraiment particulière. Kilzyou, je l’ai connu lorsqu’il avait 13 ans. Il était tout petit, avec sa mère. Lotfi, comme je l’ai dit juste avant, est arrivé un peu plus tard mais il s’est tout de suite bien intégré. Une vraie relation s’est installée, on habite tous à côté et on discute vraiment tous les jours. Cette proximité est très importante. L’esprit de famille fait qu’ensuite, les joueurs vont se battre pour le maillot et pour leurs convictions. Il ne faut pas qu’ils soient là juste pour jouer. La communication est vraiment le maître-mot. Ce sont comme mes petits cousins.

Comment ont-ils réagi lorsque tu leur as appris que tu étais à nouveau leur coach ?

Ils étaient contents. Ca m’a touché qu’ils soient satisfaits du fait que je puisse les rejoindre. Le temps a payé, que ce soit pour moi ou pour eux. Peu importe ce qu’il se passe, il y a toujours des éclaircies parmi l’obscurité. Quand je repense aux tournois que l’on faisait à l’époque et ceux que l’on va faire désormais, ensemble, à l’AS Monaco Esports…

Rise. Risk. Repeat.