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Cercle Bruges 11 mars 2021, 21:09

Strahinja Pavlović : "Aider le Cercle à se maintenir"

Strahinja Pavlović : "Aider le Cercle à se maintenir"
Très performant depuis son arrivée en prêt au Cercle Bruges au mois de janvier, pour aider le club cousin de l’AS Monaco à se maintenir en Jupiler Pro League, le jeune défenseur central serbe a pris le temps de se confier sur son expérience en Belgique. Entretien.

Premier match et premier but ! L’adaptation ne pouvait pas se faire plus rapidement pour Strahinja Pavlović. Arrivé en prêt au Cercle Bruges le 21 janvier dernier, le jeune défenseur central (19 ans) n’a attendu que trois jours pour fêter son baptême du feu dans le championnat belge.

Un atout pour aller chercher le maintien

Et pour sa première apparition en Jupiler Pro League, l’international serbe (4 sélections) a conduit ses nouveaux partenaires vers la victoire contre Courtrai (2-1), plus de deux mois après le dernier succès des Vert et Noir. Décisif sur corner ce jour-là, Strahinja l’est surtout aux abords de sa propre surface depuis, étant considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’équipe depuis son arrivée.

Avant d’entamer le sprint final du championnat avec les quatre derniers rendez-vous de la saison, il a accepté d’évoquer son parcours. Avec une sincérité rafraîchissante.

Bonjour Strahinja. On te connaît assez peu finalement, peux-tu nous parler de tes débuts au Partizan Belgrade ?

J’ai été formé là-bas. Ensuite j’ai rapidement commencé à jouer en équipe première, à l’âge de 17 ans. J’ai disputé deux saisons là-bas et j’ai même gagné la Coupe de Serbie en 2019. C’était vraiment une bonne période pour moi, dans ma progression. Ensuite j’ai signé à l’AS Monaco en janvier 2020, avant de terminer la saison avec mon club formateur. Et puis je suis arrivé définitivement l’été dernier à Monaco.

On imagine que c’était une fierté pour toi de débuter si jeune dans l’un des plus grands clubs de ton pays, la Serbie ?

Oui bien sûr, même si au Partizan c’est assez fréquent de voir des jeunes débuter avec l’équipe première. C’est une très bonne école de football en Europe. Quand Stevan Jovetić a débuté là-bas, il avait également 17 ans comme moi. Cela fait partie des clubs qui aiment bien faire démarrer des jeunes très tôt pour les mettre sous pression rapidement et les faire ainsi grandir le plus vite possible. C’est normal là-bas. Et donc j’ai eu la chance de pouvoir évoluer rapidement grâce à ce club.

Je suis vraiment content d’être ici, de retrouver la compétition. Le plus important pour un jeune footballeur est de jouer des matchs. En plus j’ai fait de bonnes performances depuis mon arrivée, donc je suis très content d’être venu au Cercle Bruges.
Strahinja Pavlović

Quelles sont tes qualités sur le terrain ?

Je suis un défenseur central costaud et assez rapide, mais aussi très à l’aise dans les duels, notamment au niveau de mon timing aérien. Le pied gauche est mon meilleur pied, mais ça ce n’est pas forcément une qualité (sourire).

Comment te sens-tu depuis ton arrivée au Cercle Bruges ?

C’était un petit peu difficile pour moi ces six premiers mois à Monaco, car je n’ai pas beaucoup joué. J’ai seulement joué avec l’équipe nationale. Donc j’avais besoin de temps de jeu. Je suis vraiment content d’être ici, de retrouver la compétition. Le plus important pour un jeune footballeur est de jouer des matchs. En plus j’ai fait de bonnes performances depuis mon arrivée, donc je suis très content d’être venu au Cercle Bruges.

Tu as eu une adaptation express avec un premier but pour ton premier match le lendemain de ton arrivée. Comment te sens-tu au sein de cette équipe ?

Oui je connaissais déjà Harisson Marcelin, que j’ai connu rapidement à Monaco lors de la préparation d’avant-saison. C’était assez facile finalement pour moi de m’adapter à cette nouvelle équipe, à mes partenaires, parce que j’avais vraiment très envie de jouer et d’aider l’équipe en arrivant. C’est la chose la plus importante selon moi.

J’ai été très heureux de marquer ce but si rapidement, c’était super. Une bonne façon de commencer mon travail avec l’équipe. J’avais déjà marqué quelques buts au Partizan Belgrade, lorsque je me retrouvais dans la surface adverse sur les coups de pied arrêtés.
Strahinja Pavlović

Est-ce plus simple pour toi de t’adapter à ce nouvel environnement, justement parce que tu as Harisson, Giulian et Anthony de l’AS Monaco avec toi ?

Oui je pense. Nous avons une bonne communication entre nous. Depuis le premier jour, nous avons de très bons contacts. Et en plus nous habitons au même endroit, donc c’est d’autant plus facile pour moi. Mais vraiment tout le monde m’a très bien accueilli ici.

Parles-nous de l’émotion que tu as ressenti lorsque tu as marqué ton premier but pour ton premier match avec le Cercle…

C’était vraiment spécial, car c’était mon premier match effectivement. J’ai été très heureux de marquer ce but si rapidement, c’était super. Une bonne façon de commencer mon travail avec l’équipe. J’avais déjà marqué quelques buts au Partizan Belgrade, lorsque je me retrouvais dans la surface adverse sur les coups de pied arrêtés. Mais j’aimerais bien en marquer encore davantage.

Comment te sens-tu dans le schéma tactique du coach Yves Vanderhaeghe avec cette défense à cinq ?

Pour moi c’est parfait, puisque la première fois que j’ai joué avec la sélection nationale serbe en septembre dernier, j’ai évolué dans ce système. Donc pour moi c’était facile, puisque je savais déjà comment m’adapter à ce schéma tactique.

Tu as également montré que tu savais te projeter pour aller au bout de tes actions. C’est quelque chose que tu aimes faire ?

Oui c’est quelque chose que j’aime bien. Le coach m’a dit que je pouvais le faire de temps en temps en match. Mais il m’a aussi expliqué qu’il fallait évaluer si la situation le permet, car il faut toujours qu’un milieu de terrain vienne couvrir ma montée lorsque je décide de pousser mes actions.

Peux-tu nous parler des caractéristiques de la Jupiler Pro League, ce championnat que tu découvres ?

Dans toutes les équipes il y a de très bons joueurs, des joueurs très rapides devant. C’est un championnat où il y a beaucoup de transitions, de courses et de duels. Pour moi c’est vraiment très similaire à la Ligue 1, même si je n’ai pas beaucoup joué en France. J’ai eu le temps d’analyser le style depuis le banc, et je pense vraiment que c’est comparable, et j’aime ça. Ce n’est pas un football ennuyeux (sourire).

D’autant que tu as les capacités physiques pour évoluer dans ce style de jeu…

Lors des premiers matchs, j’avoue que c’était un peu difficile pour moi, car cela faisait longtemps que je n’avais pas joué. Il y a eu une petite période d’adaptation, mais maintenant tout va bien et je me sens vraiment bien.

Je suivais Stevan Jovetić évidemment depuis des années, mais je ne l’ai rencontré pour la première fois qu’en venant à Monaco. Et le premier jour où je suis arrivé, il m’a appelé et m’a dit : "Brate (mon frère en Serbe, ndlr) je suis là, si tu as besoin de quoi que ce soit tu m’appelles".
Strahinja Pavlović

Penses-tu que tu as progressé en tant que joueur depuis ta préparation avec l’AS Monaco l’été dernier ?

Oui bien évidemment j’ai progressé, même si je n’ai pas beaucoup joué en première partie de saison. Je me suis entraîné au contact de top joueurs, donc forcément tu apprends beaucoup. Après c’est difficile quand tu n’as pas de temps de jeu lorsque que tu es un jeune joueur. Parfois j’ai pu être un peu nerveux par rapport à cette situation, et c’est pour ça que je suis venu ici à Bruges pour jouer régulièrement et aider l’équipe. C’était la meilleure solution pour moi. Quand vous jouez beaucoup, vous progressez plus vite.

Tu parlais de top joueurs dans l’effectif de l’AS Monaco. Quels sont ceux dont tu t’inspires le plus ?

Bien sûr il y a Cesc Fàbregas, qui est un grand professionnel. Mais pour moi, Stevan Jovetić est le « maestro » (sourire). Je le suivais évidemment depuis des années, mais je ne l’ai rencontré pour la première fois qu’en venant à Monaco. Et le premier jour où je suis arrivé, il m’a appelé et m’a dit : « Brate (mon frère en Serbe, ndlr) je suis là, si tu as besoin de quoi que ce soit tu m’appelles ». Nous avons une très bonne relation. C’est un joueur incroyable que j’aimais quand j’avais 10 ans. Avant d’aller à Manchester City, à la Fiorentina… Il était déjà capitaine du Partizan Belgrade à l’âge de 18 ans. C’est vraiment un super joueur et un exemple pour moi, comme d’autres joueurs d’expérience à Monaco. Il me donne beaucoup de conseils. Cesc Fàbregas et Wissam Ben Yedder évidemment.

D’un point de vue plus personnel, est-ce que tu te plais à Bruges ?

J’aime beaucoup cette ville oui, malheureusement on ne peut pas beaucoup en profiter actuellement à cause de la situation sanitaire. Le temps ? Ce n’est pas pareil qu’à Monaco, mais pour moi c’est presque mieux de jouer dans ces conditions. En tout cas c’est une très belle ville, je me sens bien ici. On l’appelle la Venise du Nord ? Effectivement je connais Venise en Italie, et ça y ressemble avec la rivière qui traverse la ville.

Pour revenir à la sélection, tu as déjà connu quatre capes avec la Serbie. Qu’est-ce que cela représente pour toi de défendre les couleurs de ton pays ?

C’est très important pour moi. Nous avons un nouveau sélectionneur désormais, et nous sommes en course pour les éliminatoires en vue du Mondial 2022. Nous allons jouer dans le groupe de la République d’Irlande, du Portugal et de l’Azerbaïdjan je crois. Et je crois que j’ai de bonnes chances de jouer, donc nous verrons si je fais partie du onze de départ avec notre nouveau sélectionneur. Nous repartons de zéro et nous voulons vraiment nous qualifier pour la Coupe du Monde.

Il reste quatre matchs de championnat et nous voulons évidemment maintenir le club en première division, c’est l’objectif numéro un. Nous allons en tout cas essayer de gagner ces quatre dernières rencontres pour l’atteindre.
Strahinja Pavlović

Pour terminer, quels sont tes objectifs pour la fin de saison, que ce soit au niveau personnel ou bien sur le plan collectif ?

Il reste quatre matchs de championnat et nous voulons évidemment maintenir le club en première division, c’est l’objectif numéro un. Nous allons en tout cas essayer de gagner ces quatre dernières rencontres pour l’atteindre. Ensuite je retournerai à Monaco et on verra. J’espère que j’aurai la chance de pouvoir jouer. J’ai parlé avec Paul Mitchell et Niko Kovac avant de venir ici au Cercle Bruges, et nous étions d’accord pour dire que c’était la meilleure solution pour moi de venir chercher du temps de jeu. J’ai vraiment une très bonne relation avec le coach, notamment parce que nous parlons la même langue. Après mon but il m’a même envoyé un message pour me féliciter : « Very good Pavlo! ».

Rise. Risk. Repeat.