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Interview 12 février 2021, 12:45

Wilson Isidor : "J’avais besoin de me relancer"

Wilson Isidor : "J’avais besoin de me relancer"
Désigné joueur du mois de janvier en National où il s’épanouit pleinement cette saison à Bastia Borgo, le jeune attaquant monégasque a pris le temps de donner ses impressions sur son expérience en Corse. Entretien.

Arrivé en Principauté en compagnie de Sofiane Diop à l’été 2018, Wilson Isidor est parti s’aguerrir cette saison en National. Deuxième meilleur buteur du championnat avec déjà neuf buts inscrits, le jeune attaquant monégasque s’épanouit parfaitement au sein du club de Bastia Borgo. Il a même reçu en début de semaine le premier trophée de joueur du mois de la compétition, grâce à ses performances en janvier. Désormais éloigné de ses problèmes de blessures récurrents, il compte bien s’éclater en National jusqu’à la fin de saison, avant de revenir plus fort. Mais aussi plus mûre. Entretien.

Bonjour Wilson. Comment se passe ta saison avec Bastia Borgo ?

Je me sens bien, je retrouve de bonnes sensations. Cela faisait un moment que je n’avais pas enchaîné les matchs comme ça. Jouer 90 minutes à chaque rencontre ça fait vraiment du bien, surtout quand on est jeune. Et c’est pour ça aussi que j’ai pris la décision de partir en prêt. J’avais enchaîné beaucoup de blessures juste avant, donc j’avais vraiment besoin de me relancer. Et le fait de rejouer, d’être en confiance et d’avoir la confiance d’un coach, ça fait vraiment du bien. Je me sens de mieux en mieux. Donc j’espère encore progresser au maximum et rapporter le plus de choses de ce prêt.

Tu t’épanouis dans cette équipe ?

Oui vraiment je prends mon pied, c’est bien. Je me suis retrouvé dans le monde amateur, et j’avoue que ça me fait du bien de me confronter à ça. Ça me fait découvrir encore plus de choses et je sens que ça me fait grandir en tant qu’homme surtout. Et puis au niveau foot je m’épanouis, l’équipe joue un peu pour moi, donc sur le plan des statistiques c’est positif pour moi. Après c’est vrai que sur le plan des victoires, on aimerait faire mieux. Parfois on perd les matchs et on ne devrait pas, parfois c’est l’inverse. Mais sur le plan personnel je me sens bien en tout cas.

Pour moi c’est vraiment la passerelle entre le monde amateur et le monde professionnel. C’est beaucoup de duels, on prend beaucoup de coups. Je dois subir cinq ou six fautes par match en moyenne. Et puis c’est un championnat qui à côté de ça devient de plus en plus médiatisé, donc ça fait du bien aussi.
Wilson Isidor

Peux-tu nous décrire un peu ce championnat de National ?

C’est un championnat compliqué, qui est très très physique. Pour moi c’est vraiment la passerelle entre le monde amateur et le monde professionnel. C’est beaucoup de duels, on prend beaucoup de coups. Je dois subir cinq ou six fautes par match en moyenne. Et puis c’est un championnat qui à côté de ça devient de plus en plus médiatisé, donc ça fait du bien aussi. Le National c’est le bon championnat pour s’aguerrir je pense.

C’est une expérience qui te permet de mûrir et de grandir aussi ?

Oui bien sûr, ça fait partie de mes objectifs de progression. Encore une fois il y a beaucoup de duels, on prend beaucoup de coups, et c’est certain que ça va m’aider dans ma progression. Surtout pour franchir le cap avec le monde pro encore une fois. On joue contre des équipes très disciplinées, qui pour certaines descendent de Ligue 2, ou comme le Sporting Club de Bastia qui pour moi est un club de Ligue 1. On apprend toujours en évoluant contre des équipes de ce niveau.

Évoluer face à des anciens joueurs de Ligue 1 doit t’aider aussi dans ton appréhension du niveau professionnel…

Oui c’est certain. On joue parfois contre des gens qui ont disputé la Ligue Europa, c’est le cas d’un de mes coéquipiers par exemple. C’est formateur, on apprend à chaque match et même au quotidien à l’entraînement. Et je pense que pour la suite ça va beaucoup m’aider effectivement, pour revenir de prêt la saison prochaine.

Tu as marqué neuf buts cette saison. Qu’est ce qui a fait que tu as eu un petit déclic ?

Je pense que c’est parti du coach (Jean-André Ottaviani). Il m’a parlé avant de venir et m’a dit qu’il souhaitait vraiment me relancer, me mettre dans les meilleures conditions pour que je retrouve mon niveau. Car comme je le disais précédemment, c’était compliqué avec mes nombreuses blessures. Il m’a exposé directement les choses et m’a dit : « Nous n’allons pas jouer la montée en Ligue 2, on va même se battre pour ne pas descendre. Ça sera peut-être compliqué pour toi parfois, mais je vais t’aider à te développer ». Il m’a donc appris à progresser dans mon jeu avec et sans ballon, à m’aguerrir dans les duels. Et pour ça je le remercie beaucoup, parce que la confiance qu’il a placée en moi m’a provoqué le déclic.

C’est une fierté sur le plan personnel de recevoir ce trophée, parce que je pense que j’ai fait un bon mois de janvier, à l’image de mon bon début de saison. J’espère finir la saison sur ce rythme, aller chercher les titres de février, mars, avril, et pourquoi pas terminer meilleur joueur de la saison.
Wilson Isidor

Dans quelle position évolues-tu dans l’équipe et où te sens-tu le meilleur ?

Je joue en pointe. C’est le poste auquel j’ai été formé à la base. Mais avec le temps et les différents coachs que j’ai connus, je me suis habitué également à jouer sur les côtés, que ce soit à droite ou à gauche. Donc je préfère jouer en pointe, mais je me débrouille également quand il faut évoluer sur les ailes.

Tu as connu dans ta jeune carrière les équipes de France de jeunes (18 sélections, 11 buts, tous niveaux confondus). Est-ce un objectif pour toi de retrouver la sélection ?

C’est dans un coin de ma tête c’est certain, et c’est même un objectif que je me suis fixé, de découvrir les Espoirs pourquoi pas. En tout cas je me donne les moyens, je travaille dur, et on verra par la suite comment ça se passe. Mais j’y pense.

En tout cas, tu as reçu le premier trophée de joueur du mois en National pour tes performances en janvier. On imagine que c’est une fierté…

Oui c’est certain que c’est une fierté sur le plan personnel, parce que je pense que j’ai fait un bon mois de janvier, à l’image de mon bon début de saison. J’espère finir la saison sur ce rythme, aller chercher les titres de février, mars, avril, et pourquoi pas terminer meilleur joueur de la saison. Ensuite je suis deuxième meilleur buteur du championnat, et c’est vrai que j’aimerais bien aller chercher le premier (il est à 9 buts contre 16 pour le leader du classement, ndlr). Si je reviens avec tout ça dans mes bagages à Monaco, je pense que j’aurai réussi mon prêt.

Réaliser ces performances face à des joueurs qui jouent la montée avec leurs clubs, c’est d’autant plus gratifiant non ?

C’est vrai. Je n’ai jamais baissé les bras. Quand je jouais un peu moins, que j’avais des blessures ou que j’étais en méforme, les gens m’ont un peu oublié. Mais je savais que si je continuais à travailler, que je gardais la tête haute et que j’étais sûr de moi, j’allais remonter la pente, et petit à petit c’est ce qui se passe. Pour l’instant je le fais en National, et je ne sais pas ce qui se passera pour moi l’année prochaine, mais j’espère quoi qu’il arrive que cela va continuer ainsi dans les années à venir.

Ton objectif est-il de réintégrer le groupe professionnel à l’AS Monaco ?

Oui c’est mon objectif. Je suis tous les matchs de la saison, à chaque fois que l’équipe joue je regarde. Je me dis : « Pourquoi pas moi? ». Si je fais de bonnes performances, pourquoi ne pas essayer de gratter une place la saison prochaine. Je ne sais pas si ce sera possible, mais en tout cas c’est un de mes rêves.

Personnellement je ne suis pas surpris, parce que je connais ses qualités vu qu’on joue ensemble depuis tout petit et donc ça ne me choque pas de le voir à ce niveau aujourd’hui. Ce qu’il faisait chez les jeunes, il le fait aujourd’hui en Ligue 1, donc je suis très content pour lui et j’espère qu’il va continuer comme ça.
Wilson IsidorSur Sofiane Diop

C’est un peu ce qui s’est passé avec ton ami Sofiane Diop, qui est parti s’aguerrir à Sochaux l’an dernier. Quel est ton regard sur son éclosion ?

Ça me fait plaisir sa réussite, surtout qu’on est formés ensemble, on est arrivés en même temps ensemble. Après personnellement je ne suis pas surpris, parce que je connais ses qualités vu qu’on joue ensemble depuis tout petit et donc ça ne me choque pas de le voir à ce niveau aujourd’hui. Ce qu’il faisait chez les jeunes, il le fait aujourd’hui en Ligue 1, donc je suis très content pour lui et j’espère qu’il va continuer comme ça. Qu’il va encore marquer et faire gagner d’autres matchs à l’AS Monaco.

C’est une source d’inspiration pour toi ?

Ce sont avant tout des amis pour moi. Que ce soit Aurélien (Tchouameni), Sofiane, (Diop), Benoît (Badiashile) ou même Willem (Geubbels), j’ai déjà évolué en équipe de France avec eux. Donc si on arrive à monter tous ensemble, ce serait déjà une bonne chose pour la France (sourire) et pour l’AS Monaco. Et pour nous ce sera une fierté de se dire qu’on a tous grandi ensemble.

Pour finir, que peut-on te souhaiter pour cette fin de saison ?

Déjà la finir complètement, sans connaître de blessures comme c’est le cas depuis le début. Aller chercher le maintien surtout, parce que c’est important pour ce club de Bastia Borgo, même si nous ne sommes pas vraiment concernés pour l’instant. Et sur le plan personnel, aller chercher la place de meilleur buteur de National et remporter le trophée de meilleur joueur championnat chaque mois. Je me sens très bien ici en tout cas.

Rise. Risk. Repeat.