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Interview 06 octobre 2020, 18:00

Julien Serrano : "L’intensité en Écosse est incroyable"

Julien Serrano : "L’intensité en Écosse est incroyable"
Prêté par l’AS Monaco au Livingston FC, club écossais de première division, Julien Serrano nous fait part de ses impressions depuis son arrivée dans un pays et un championnat qu’il ne connaissait pas auparavant.

Il est un pur produit du centre de formation de l’AS Monaco, qu’il a rejoint à l’âge de 15 ans. Arrivé à l’Academy en 2013 en provenance du club vauclusien de l’US Le Pontet, Julien Serrano a grandi au pied du Rocher. Passé par toutes les catégories de jeunes, il s’est révélé sous les ordres de Frédéric Barilaro avec la génération de Loïc Badiashile, Ibrahima Diallo, Irvin Cardona et Kylian Mbappé, en remportant la coupe Gambardella en 2016.

Il a marqué un but de 30 mètres face au Celtic

Il a ensuite intégré le groupe professionnel durant la saison 2017-2018, et totalisé 11 matchs avec l’équipe première, dont une apparition en Ligue des Champions. Et ce, avant d’être prêté au Cercle Bruges à l’été 2019, puis à Béziers en janvier dernier, juste avant l’arrêt des championnats en raison de la crise sanitaire. Désormais prêté au Livingston FC, club de première division écossaise actuellement 6e du championnat, Julien vit donc sa deuxième expérience à l’étranger, qui doit lui permettre de réaliser « une saison pleine », selon ses propres mots.

Entre deux matchs de championnat, et après un début de saison marqué par son but somptueux inscrit de plus de près de 30 mètres face au Celtic Glasgow, 51 fois champion d’Écosse, et par son titre de joueur du mois de septembre décerné par les fans du LFC, l’ancien pensionnaire de l’Academy a pris le temps de se confier sur ses premières impressions.

Julien, comment te sens-tu depuis ton arrivée en Écosse ?

Honnêtement je me sens bien, je me suis bien adapté ici. Il y a un bon groupe qui m’a très vite intégré et le staff aussi m’a mis à l’aise dès mon arrivée. Je me suis bien installé également d’un point de vue personnel. C’est sympa de découvrir un autre championnat, assez différent de la Ligue 1 en termes d’engagement notamment. Je trouve ça vraiment intéressant de découvrir un autre football.

Peux-tu nous parler de l’engouement, même en cette période de crise sanitaire ?

D’après ce qu’on m’a dit, le football est vraiment beaucoup suivi ici, même si le rugby reste le sport numéro un. Encore une fois hors période de Covid, les stades sont tout le temps pleins, il y a beaucoup de supporters. Ça vit football ici, c’est vraiment similaire à l’Angleterre. Pour l’instant avec la crise sanitaire tout est à huis-clos, il y a peu d’interactions sociales, sauf quand on va faire nos courses, mais même les entraînements ne sont pas accessibles au public.

C’est un peu moins technique qu’en France ou que d’autres championnats, mais vraiment en termes d’intensité il faut tout le temps être à bloc. Il y a beaucoup d’engagements, beaucoup de duels, donc c’est vraiment des gros rapports de force entre les équipes.
Julien Serrano

Est-ce que l’Écosse est un pays dans lequel tu te sens bien ?

Oui franchement pour le peu que j’ai vécu ici – Julien est arrivé en Écosse il y a un mois -, je me sens très bien. Hormis la météo qui change de Monaco (rires)… mais je vais rapidement m’y adapter. Il y a de beaux paysages, je me sens bien ici, en plus les gens sont très polis donc c’est vraiment appréciable.

Quelles sont tes premières impressions par rapport au jeu qui est proposé dans ce championnat ?

Pour l’instant, sur les premiers matchs que j’ai joué, j’ai remarqué qu’il y a vraiment beaucoup d’intensité dans le jeu, dans les duels. C’est un peu moins technique qu’en France ou que d’autres championnats, mais vraiment en termes d’intensité il faut tout le temps être à bloc. Il y a beaucoup d’engagements, beaucoup de duels, donc c’est vraiment des gros rapports de force entre les équipes.

Qu’est-ce que cela implique comme changements à ton poste de latéral gauche ?

De jouer dans ce style de matchs très enlevés avec un jeu très engagé, ça va m’apprendre à augmenter mon volume de jeu dans un premier temps. M’adapter à un nouveau football, ça ne ne peut être que bénéfique pour la suite de ma carrière.

Quelles différences fais-tu avec ton expérience au Cercle Bruges en Belgique, un championnat que l’on connaît moins bien également en France ?

En Belgique j’ai eu un bon début de saison avec le Cercle, et ensuite ça a été plus compliqué en début d’année 2020, j’avais beaucoup moins de temps de jeu. J’ai découvert aussi le jeu belge, qui est à peu près similaire à ce que l’on voit en France. Mais c’était ma première expérience à l’étranger. Aujourd’hui, si je devais choisir entre les deux championnats, je dirais que le championnat écossais correspond peut-être mieux à mes qualités. Et puis j’ai l’impression de m’être bien adapté très rapidement ici en Écosse pour le moment.

J’étais haut sur le terrain, le ballon me revient dessus et j’essaye de mettre une tête pour faire un une-deux. Le une-deux marche bien, alors ensuite je m’avance et dès que je contrôle, je n’ai qu’une chose en tête, c’est de tirer. La frappe finit au fond donc c’était cool pour moi.
Julien Serrano

Vous êtes vous fixés des objectifs cette saison avec le Livingston FC ?

Notre objectif est d’être le plus haut possible au classement bien évidemment. Mais le but c’est vraiment de figurer dans les six premières équipes, pour pouvoir disputer les play-offs de deuxième partie de saison. Sachant que l’année dernière ils ont fini en bonne position. Ensuite d’un point de vue personnel, le but c’est vraiment de faire une saison pleine, car jusqu’à maintenant je n’ai jamais eu l’occasion de faire un exercice complet en pro. J’ai envie de jouer au minimum 20-30 matchs pour avoir une bonne saison dans les jambes. Après j’ai aussi envie d’avoir des statistiques, de faire des passes décisives dans ma position de latéral, et même de marquer des buts. Je veux m’imposer et monter mes qualités et avoir beaucoup de temps de jeu.

Racontes-nous justement ton but exceptionnel inscrit de plus de près de 30 mètres contre le Celtic Glasgow…

On était en train de perdre, donc forcément on avait un bloc plus haut que d’habitude. C’est vrai qu’on jouait le Celtic donc on avait beaucoup subi dans le jeu, donc il fallait essayer de revenir au score. J’étais haut sur le terrain, le ballon me revient dessus et j’essaye de mettre une tête pour faire un une-deux. Le une-deux marche bien, alors ensuite je m’avance et dès que je contrôle, je n’ai qu’une chose en tête, c’est de tirer. La frappe finit au fond donc c’était cool pour moi.

C’est quelque chose que tu travailles à l’entraînement ?

C’est vrai que la semaine à l’entraînement j’aime bien frapper, mais je n’avais jamais eu l’occasion de me retrouver dans cette situation, dans cette position en match. Finalement ça m’a réussi donc tant mieux pour moi et surtout pour l’équipe. En plus on jouait exceptionnellement à cinq derrière avec moi sur l’aile gauche, donc j’étais un peu plus haut que d’habitude pour le coup, au-delà du scénario du match.

Ça doit être fantastique de marquer contre le Celtic, 51 fois champion d’Écosse, même sans public…

Oui ça l’était. Déjà parce que c’était mon premier but en professionnel, hormis mon tir au but en Coupe de la Ligue, mais c’est différent. Donc j’étais heureux, même si ça aurait eu une saveur encore plus particulière si c’était un but pour offrir la victoire à mon équipe (Livingston perd finalement le match 3-2, ndlr). Mais bon il faut retenir le positif.

L'AS Monaco c’est tout pour moi. J’ai joué mes premières minutes en pro ici, j’ai signé mon premier contrat pro ici. Donc même ici en Écosse je regarde tous les matchs et quand je vois des jeunes du centre de formation jouer avec l’équipe première, forcément ça me fait plaisir.
Julien Serrano

Certains français réussissent très bien en Écosse, comme Moussa Dembele qui s’y est révélé, ou encore Christopher Jullien, Olivier N’Tcham et Odsonne Edouard actuellement au Celtic. Ça te donne des idées ?

Moi je vois vraiment cette expérience en Écosse comme un tremplin. L’objectif pour moi c’est de bien performer et d’enchaîner les matchs, car effectivement beaucoup de Français réussissent à se montrer ici. Ça peut être cool de s’imposer ici en Écosse et pourquoi pas d’évoluer dans les plus grands clubs du pays. Ce sont vraiment de bonnes conditions ici pour réussir et continuer notre progression pour atteindre le haut niveau.

Pour finir, que représente l’AS Monaco pour toi ?

Monaco c’est le club qui m’a formé, j’y suis toujours attaché. Avec tout ce qu’ils ont fait pour moi à l’Academy ou dans ma découverte du monde professionnel, je ne peux pas dire de mal de l’AS Monaco. C’est tout pour moi. J’ai joué mes premières minutes en pro ici, j’ai signé mon premier contrat pro ici. Donc même ici en Écosse je regarde tous les matchs et quand je vois des jeunes du centre de formation jouer avec l’équipe première, forcément ça me fait plaisir. On voit que le club est en train de grandir, qu’une bonne équipe est en train d’être formée, donc c’est cool et j’espère que ça va continuer au mieux pour eux.

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Rise. Risk. Repeat.