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U19 26 novembre 2020, 15:35

Frédéric Barilaro : "L’important c’est la mentalité dans le travail"

Frédéric Barilaro : "L’important c’est la mentalité dans le travail"
Alors que les équipes amateurs sont privées de compétition depuis le 31 octobre dernier, l’entraîneur des U19 de l’AS Monaco, Frédéric Barilaro, fait un premier bilan d’étape après les neuf journées disputées avant l’instauration du deuxième confinement.

Il avait déjà été stoppé en plein vol en mars dernier, alors que son équipe était invaincue en 23 matchs, championnat et Coupe Gambardella confondus. Contraint de s’adapter aux nouvelles exigences sanitaires depuis le début de cette nouvelle saison, Frédéric Barilaro a vu la compétition être de nouveau suspendue par le deuxième confinement. Une situation très particulière, d’autant que son groupe était encore parti sur de très belles bases. Alors que l’incertitude demeure encore concernant la date de reprise des championnats amateurs, l’entraîneur des U19 de l’AS Monaco a pris le temps de faire un premier bilan d’étape avec nous. Entretien.

Quel premier bilan d’étape tirez-vous après neuf journées de championnat, avant cette coupure imposée par le deuxième confinement ?

Au niveau des résultats, pour l’instant le bilan est positif. On a joué neuf matchs, on en a gagné sept et fait deux matchs nuls, donc c’est satisfaisant. Ensuite dans le contenu, il y a eu des matchs intéressants, mais aussi d’autres matchs beaucoup moins aboutis. Pour une première partie en tout cas, dans l’ensemble, c’était satisfaisant effectivement.

Vous restez sur quatre victoires, dont deux face à Montpellier (leader avant le match) et contre Nice dans le derby. Est-ce le signe que vos joueurs répondent au niveau mental dans les rendez-vous importants ?

Le match le plus abouti qu’on ait fait, c’est celui à domicile contre Montpellier (victoire 1-0). On a été solides, et on marque sur penalty. Je pense sincèrement que si l’on n’avait pas montré cette solidité, nous n’aurions pas remporté ce match. Après le Derby face à Nice, c’était un match très très moyen. On gagne mais on aurait pu tout autant le perdre. Nous n’avions rien maîtrisé du tout, d’un côté comme de l’autre d’ailleurs. Je pense vraiment que le match contre Montpellier, et aussi la victoire à Toulouse (3-2), sont les deux matchs où l’on a eu le meilleur visage. On avait montré de la qualité, de la solidarité et collectivement ce sont effectivement nos deux meilleures sorties jusqu’à maintenant.

 

On a beaucoup insisté sur la mentalité depuis le début de saison avec ce groupe. Nous n’avons surtout pas parlé de résultats. Ils sont venus après, et c’est vrai que c’est la cerise sur le gâteau. Mais ce qu’on essaye de leur faire comprendre au quotidien encore une fois, c’est qu’il faut qu’il y ait un investissement de leur part au quotidien, pour leur progression individuelle, mais aussi collectivement.
Frédéric Barilaro Entraîneur des U19 de l'AS Monaco

Vous êtes très réalistes offensivement. Comment expliquez-vous cette réussite ?

C’est vrai qu’on a la meilleure attaque du championnat (34 buts inscrits, +26 en différence de buts). Ensuite, offensivement, sommes-nous la meilleure équipe de ce championnat ? Je pense que l’on doit encore s’améliorer à ce niveau-là, si on veut continuer sur la lancée des résultats que l’on a obtenus depuis le début de saison. On a eu des résultats où on a marqué beaucoup de buts, comme en Corse (succès 8-0 contre l’AS Pieve di Lota), mais ce ne sont pas des matchs références pour moi.

Vous insistez beaucoup sur l’état d’esprit, la mentalité que doivent avoir vos joueurs. Êtes-vous satisfait à ce niveau-là ?

C’est ce qu’on essaye de travailler au quotidien, la mentalité dans le travail. On a beaucoup insisté sur ce point depuis le début de saison avec ce groupe. Nous n’avons surtout pas parlé de résultats. Ils sont venus après, et c’est vrai que c’est la cerise sur le gâteau. Mais ce qu’on essaye de leur faire comprendre au quotidien encore une fois, c’est qu’il faut qu’il y ait un investissement de leur part au quotidien, pour leur progression individuelle, mais aussi collectivement. Pour l’instant on a fait de bonnes prestations, même s’il n’y a pas toujours eu une maîtrise absolue.

Que pouvez-vous nous dire sur Maël Caisson, déjà parmi les U19 l’année dernière car surclassé, et qui est le leader de la défense ainsi que votre capitaine ?

Il était U17 deuxième année l’année dernière mais jouait avec nous. Il avait déjà fait toute la saison en tant que titulaire et cette saison il est donc U19 première année mais a déjà une belle expérience à ce niveau. C’est vrai qu’au niveau défensif c’est très bien. C’est le capitaine de l’équipe et c’est celui qui tient la baraque derrière depuis le début de saison.

Cela a été difficile notamment lors de la première quinzaine, pour trouver la motivation car il n’y a pas d’objectif en fin de semaine. Mais cela fait quinze jours - trois semaines que c’est beaucoup mieux dans le travail. On essaye de toujours finir la semaine par une opposition, de créer des équipes qu’on garde toute la semaine, pour tenter de conserver cet esprit de compétition.
Frédéric BarilaroEntraîneur des U19 de l'AS Monaco

Parlons de votre collaboration avec Gaël Givet. Comment se passe-t-elle ?

Oui, ça se passe très bien. On s’entend bien et on se comprend bien. Gaël était un joueur très généreux, je l’ai eu à la formation donc c’est pour ça que je peux en parler. Il fallait le sortir du terrain à la fin des séances parce qu’il ne voulait jamais arrêter. C’est quelqu’un qui se donnait à 150% pendant les séances, avec un mental extraordinaire. Encore aujourd’hui, il essaye de temps en temps, parce qu’il en a la capacité, de jouer avec le groupe dans des jeux réduits et il déteste perdre. Donc il essaye de leur transmettre un peu cette mentalité de la gagne qu’ils n’ont pas toujours. Et ça c’est très bien pour les jeunes en formation.

Pour terminer, comment gère-t-on cette période compliquée que vous avez déjà vécu durant le premier confinement avec l’arrêt des compétitions ?

Heureusement que nous pouvons nous entraîner. Nous sommes des privilégiés, d’avoir la capacité de pouvoir s’entraîner. Alors évidemment la compétition nous manque, car nous n’avons pas l’examen final en quelque sorte. Cela a été difficile notamment lors de la première quinzaine, pour trouver la motivation car il n’y a pas d’objectif en fin de semaine. Mais cela fait quinze jours – trois semaines que c’est beaucoup mieux dans le travail. On essaye de toujours finir la semaine par une opposition, de créer des équipes qu’on garde toute la semaine, pour tenter de conserver cet esprit de compétition. Voilà comment on a abordé cette période, mais bien évidemment on espère reprendre la compétition le plus rapidement possible. C’est frustrant parce que cela fait deux saisons d’affilée que nous sommes stoppés. Déjà la saison dernière nous n’avions pas pu aller au bout malgré un parcours remarquable (équipe invaincue en championnat et en Coupe Gambardella). La compétition fait partie de la formation, et donc j’espère qu’on va pouvoir la retrouver très vite.

Rise. Risk. Repeat.