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Partout Toujours 19 décembre 2020, 14:00

Hervé Obrecht : "Dortmund, mon souvenir le plus fort"

Hervé Obrecht : "Dortmund, mon souvenir le plus fort"
Pour célébrer la présence systématique de nombreux supporters monégasques dans les parcages à l’extérieur (hors période de Covid), asmonaco.com vous propose avec Triangle Intérim une série dédiée aux soutiens des Rouge et Blanc. Partout en France, partez à la découverte d’un supporter avant chaque déplacement. Huitième épisode aujourd’hui avec Hervé Obrecht.

Il est originaire d’Alsace, mais ça fait déjà 20 ans qu’il supporte l’AS Monaco plutôt que Strasbourg. Né à Colmar, celui qui est actuellement chargé de communication au comité régional olympique et sportif de Bourgogne – Franche-Comté, habite à Dijon depuis trois ans. Ancien rédacteur pour Planete-ASM, site de supporters bien connu des fans des Rouge et Blanc, il a connu ses premiers parcages à l’âge de dix ans. Dont le tout premier à Nancy, non loin de sa région natale.

Borussia Dortmund, un match marquant

Lui, c’est Hervé Obrecht, 28 ans, fidèle soutien de l’AS Monaco depuis deux décennies, « à travers les différentes épopées européennes, mais aussi lorsque le club est descendu en Ligue 2 », comme il le dit. Présent à Dortmund en 2017, lors de ce fameux match reporté face au Borussia, il a été marqué par ce déplacement pas comme les autres. Rencontre avec ce passionnée de la première heure, avant le déplacement des Monégasques dans sa Bourgogne d’adoption.

Bonjour Hervé. Tout d’abord, comment ta passion pour l’AS Monaco est-elle née ?

Ma passion pour ce club a commencé autour des années 2000-2001, lorsque j’étais en CM1-CM2. J’ai commencé à m’intéresser au football comme la plupart de mes amis, à regarder des matchs. Elle s’est déclenchée grâce à Ludovic Giuly. J’avais regardé un match une fois et ce joueur m’avait impressionné. Mon meilleur ami était aussi attiré par Monaco à l’époque, et de fil en aiguille nous sommes devenus supporters de l’AS Monaco.

Ludovic Giuly était une sorte d’idole pour toi ?

C’est vraiment grâce à lui que je me suis intéressé à l’équipe, que j’ai regardé les matchs jusqu’à faire mes premiers déplacements. J’ai découvert les clubs de supporters bien après évidemment. Je me suis forgé cette passion pour les Rouge et Blanc, j’organisais progressivement mes déplacements dans les parcages visiteurs dès 13-14 ans je dirais. Donc j’ai beaucoup suivi Ludovic Giuly dès le début, et ça s’est amplifié ensuite avec l’épopée en 2003-2004. Je me souviens des Jaroslav Plasil et Pontus Farnerud notamment, d’autant que je suivais également Strasbourg, étant originaire d’Alsace. J’ai vécu des Strasbourg – Monaco assez spéciaux d’ailleurs, notamment un qui avait été reporté à cause de la neige, alors que j’étais déjà en tribune avec mon père. L’arbitre de la rencontre sort pour reconnaître le terrain. Et là, il annonce que le terrain est gelé et que le match est reporté.

En Ligue 2 dans une période moins sympa, j’ai envie de retenir Ibrahima Touré, qui a été meilleur buteur la deuxième saison. Je me rappelle d’un match à Sedan, à une période où il n’était pas très aimé. A la fin du match, les joueurs se dirigent vers le parcage, on leur demande de jeter un maillot, et c’est moi qui récupère le sien. Et c’est marrant parce qu’à partir de ce moment-là, il a commencé à scorer.
Hervé Obrecht

D’autres joueurs marquants t’ont-ils marqué depuis ?

L’époque Giuly, je l’associe également à Fernando Morientes, qui a beaucoup marqué ce fameux parcours en Ligue des Champions. En Ligue 2 dans une période moins sympa, j’ai envie de retenir Ibrahima Touré, qui a été meilleur buteur la deuxième saison. Je me rappelle d’un match à Sedan, à une période où il n’était pas très aimé. A la fin du match, les joueurs se dirigent vers le parcage, on leur demande de jeter un maillot, et c’est moi qui récupère le sien. Et c’est marrant parce qu’à partir de ce moment-là, il a commencé à scorer. Et je crois même que c’est lui qui inscrit le but décisif à Nîmes, qui nous permet de remonter.

J’ai aussi apprécié les jeunes joueurs à cette période, comme Lucas Ocampos et Yannick Ferreira-Carrasco. Ensuite j’ai forcément été marqué par Danijel Subasic, qui a tout connu chez nous, de la Ligue 2 au titre de champion et à la Ligue des Champions, jusqu’à disputer une finale de Coupe du Monde avec la Croatie. J’avais un lien particulier avec lui, avec qui j’ai eu l’occasion de discuter à deux reprises. C’est quand même quelqu’un qui a marqué le club, dans la lignée de Flavio Roma. J’ai beaucoup aimé également pour leur côté guerriers, combatifs, Kamil Glik et Andrea Raggi.

Un des matchs qui m’a marqué, c’est un déplacement à Sochaux en 2008. On gagne 3-0 là-bas, avec un doublé de Jan Koller et un but de Jérémy Ménez qui était formé là-bas. Ce match m’avait marqué, parce que Jan Koller est un joueur que j’aimais bien avant qu’il signe à Monaco, donc j'ai bien aimé le suivre.
Hervé Obrecht

Tu viens de nous parler de joueurs. Quels matchs ont marqué ces 20 ans de passion ?

J’ai des souvenirs assez vagues de l’épopée de 2003-2004, car j’étais encore jeune. Même la finale, je n’ai que de brefs souvenirs, d’autant que Ludovic Giuly sort très tôt dans le match sur blessure (sourire). Après je me rappelle évidemment du 8-3 contre La Corogne. Ensuite, un des matchs qui m’a marqué, c’est un déplacement à Sochaux en 2008. On gagne 3-0 là-bas, avec un doublé de Jan Koller et un but de Jérémy Ménez qui était formé là-bas. Ce match m’avait marqué, parce que Jan Koller est un joueur que j’aimais bien avant qu’il signe à Monaco, donc j’ai bien aimé le suivre. J’ai également participé au dernier match de Ligue 2 à Tours avant la remontée. A cette époque je faisais mes études à Orléans, et dans mon malheur de ces années Ligue 2, j’ai pu voir énormément de matchs vu qu’il y avait pas mal d’équipes dans la région. Je suis allé à Châteauroux, au Mans où je me suis déguisé en Père Noël un 22 décembre, à Tours ou encore à Nantes.

Parles-nous du match qui t’as le plus marqué, celui de Dortmund…

Forcément c’est mon souvenir le plus fort en tant que supporter. J’étais dans le stade quand il y a eu l’attentat contre le bus des joueurs de Dortmund. Donc forcément, par son histoire, par le contexte, c’est le match qui m’a vraiment le plus marqué parmi tous les déplacements que j’ai pu effectuer. J’y étais allé avec un collègue, et quand l’attaque s’est produite et que le match a été reporté, nous avons décidé de rester sur place. On a profité du hashtag #Bedforawayfans et on s’est finalement retrouvés à six finalement, avec des amis alsaciens, chez un supporter du BVB, qui avait proposé de nous loger. Il nous a accueilli chez lui, et le lendemain nous sommes retournés au stade pour assister enfin au match. Je me rappelle qu’il y avait eu tout un engouement médiatique autour du match, mais aussi concernant l’accueil des supporters monégasques par les Allemands.

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C’était un match super, surtout quand les supporters de Dortmund nous ont remercié pour le soutien et qu’ils nous ont applaudit. On a fait pareil, c’était un super moment. On a un lien un peu particulier avec ce club désormais je pense. En Allemagne le football ramène vraiment les foules, et quand on voit ce Mur jaune qui est plein, c’est vraiment impressionnant.
Hervé Obrecht

Surtout qu’il y a eu un deuxième round.

Ce qui est marrant c’est qu’un an après, effectivement, on retire Dortmund en poules. Et je suis retourné chez notre hôte, qui malheureusement était en déplacement. Mais il y avait son fils, et il avait gentiment proposé de nous loger à nouveau. Son fils nous a donné les clés de chez lui, c’était assez incroyable. Honnêtement je me rappellerai toujours de l’accueil des Allemands. Il y a des gens qui parlent encore de ce match, on a même gardé un groupe Facebook avec tous ceux qui ont fait le déplacement la première année.

L’ambiance devait être exceptionnelle ?

Nous étions juste derrière la cage où Kylian Mbappé marque son but, donc c’était génial. C’était un match super, surtout quand les supporters de Dortmund nous ont remercié pour le soutien et qu’ils nous ont applaudit. On a fait pareil, c’était un super moment. On a un lien un peu particulier avec ce club désormais je pense. En Allemagne le football ramène vraiment les foules, et quand on voit ce Mur jaune qui est plein, c’est vraiment impressionnant. J’étais content que plusieurs supporters monégasques puissent rester jusqu’au lendemain pour voir ça.

As-tu des souvenirs également au Stade Louis-II ?

Je me souviens de trois matchs en particulier. La victoire 3-1 contre Paris l’année du titre, où on arrive à faire un match référence en tout début de saison avec un but de Moutinho et de Monsieur 100% penalties, Fabinho. Puis des nuls contre Lille et Bordeaux. En général j’essaye d’y aller pour la première ou la dernière journée, parce que ça correspond aux moments où on est en vacances, donc c’est plus simple pour moi de pouvoir me déplacer. J’essaye de venir une fois par an en général. Il y aussi la réception de Dortmund la deuxième année, car même si le résultat n’était pas favorable, j’ai été marqué par le fait que les Allemands arrivent à remplir le parcage adverse. Et puis ce match m’a permis de revoir notre hôte, qui s’était déplacé pour l’occasion.

Pour terminer, comment appréhendes-tu le match à Dijon, qui a aussi besoin de points ?

Dijon a beaucoup de mal depuis le début de saison. L’équipe a perdu beaucoup de cadres, comme Alfred Gomis et Nayef Aguerd, partis cet été au Stade Rennais. Il y a aussi l’emblématique Julio Tavares qui est parti aux Emirats. Il y a eu ce changement de coach dès le début, avec Stéphane Jobard, l’enfant du pays, qui a dû laisser sa place à David Linarès. Il y a malgré tout de bons joueurs, avec notamment le portier Anthony Racciopi, qui est arrivé avec Grégory Coupet, l’entraîneur des gardiens justement. Il fait une super saison. Il y a aussi des joueurs en devenir comme Mounir Chouïar et Mama Baldé qui sont en train de montrer leurs qualités. Je pense que ce sera une bonne opposition pour l’AS Monaco, car avant la défaite contre Lille, le DFCO restait sur trois matchs nuls. Je pense malgré tout que l’on va gagner, même si je ne vois pas un gros écart.



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