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Interview 03 octobre 2021, 10:00

Jérémy Ménez : "Yaya Touré savait tout faire sur le terrain"

Jérémy Ménez : "Yaya Touré savait tout faire sur le terrain"
A quelques heures du match entre deux de ses anciens clubs, l’AS Monaco et les Girondins de Bordeaux, l’actuel attaquant de la Reggina en Italie a pris le temps d’évoquer son parcours en Principauté.

Il n’est resté que deux ans au pied du Rocher ! Deux ans dans une période qui n’a pas vraiment marqué l’histoire de l’AS Monaco. Et pourtant, Jérémy Ménez a gardé une belle cote auprès des supporters du Club, qui avaient décelé chez lui à l’époque le talent technique de la pépite qui était annoncée dès ses débuts à Sochaux. Deux années qui lui ont malgré tout permis d’évoluer aux côtés de jolis noms du football européen.

Il s’éclate encore en Serie B

Désormais attaquant de la Reggina en Serie B, l’ancien international tricolore (24 sélections, 2 buts) a accepté de se remémorer son passage sur la Côte d’Azur, à quelques heures de la rencontre entre l’AS Monaco (64 matchs, 14 buts et 7 passes décisives) et les Girondins de Bordeaux. Ses deux anciens clubs qu’il n’oublie pas, même s’il ne cache pas avoir eu un rapport spécial avec la formation princière. Conscient de ses « erreurs de jeunesse » à l’époque, celui qui a désormais 34 ans, raconte pour nous sa vie en rouge et blanc.

Bonjour Jérémy. Pour commencer, quelle image gardes-tu de ton passage à l’AS Monaco ?

Monaco reste un très bon souvenir pour moi. C’était mon premier transfert dans ma carrière de jeune footballeur, et c’est là où j’ai connu pour la première fois un grand club européen. J’y ai toujours des attaches encore aujourd’hui, de la famille et des amis. Et je suis même souvent dans la région. Donc je ne peux qu’en garder un souvenir exceptionnel.

Dirais-tu que Monaco a été un tremplin dans ta carrière ?

Même si tout n’a pas été parfait, j’en suis conscient, je pense effectivement que Monaco a été un tremplin, un accélérateur dans ma carrière. Mon parcours à l’ASM a été fait de très bon et de beaucoup moins bon. Mais c’est grâce à ce club que j’ai pu continuer mon apprentissage du métier, connaître les Espoirs tricolores et avoir l’opportunité d’aller en Italie dans un autre grand club. Monaco reste un très beau passage de ma vie et j’en suis fier.

Yaya Touré savait tout faire ! Il savait défendre, accélérer, marquer... Avoir un joueur comme ça dans son équipe, c’était un régal, tout était facile.
Jérémy Ménez

D’autant que tu as connu quelques grands joueurs ici…

C’est vrai que j’ai côtoyé de très grands joueurs à cette époque. Avec le recul, avec l’équipe qu’on avait, c’est dommage qu’on n’ait pas réussi à accrocher l’Europe et avoir de bons résultats (9e de Ligue 1 en 2007, 12e en 2008, ndlr). Après, quand je suis arrivé, le club terminait un cycle, donc tout était un peu nouveau, et cela explique certainement les performances en dents de scie qu’on a pu avoir. Mais Yaya Touré évidemment était un phénomène. J’avais une belle complicité aussi avec Camel Meriem aussi, même en dehors du terrain. On se trouvait facilement. Et puis il y a Nenê qui était un joueur très technique, qui mettait des sacrées galettes et beaucoup de buts ! Je l’ai connu à Monaco et ensuite au PSG. Un sacré joueur.

Yaya Touré est-il celui qui t’as le plus marqué ?

Oui je pense. Je l’avais vu jouer quand il était en Grèce à l’Olympiakos. A l’époque ils avaient affronté Lyon en coupe d’Europe, et je l’avais déjà remarqué, il était super fort. Et ensuite j’ai eu la chance de le côtoyer à l’AS Monaco. Le mec savait tout faire ! Il savait défendre, accélérer, marquer… Avoir un joueur comme ça dans son équipe, c’était un régal, tout était facile.

C’est vrai que j’aurais voulu apporter plus à l’AS Monaco. Malgré tout j’ai beaucoup appris et grandi ici, même si j’ai fait des petites erreurs de jeunesse. Pour moi cela a été un grand changement et c’est aussi ce qui m’a fait connaître le très haut niveau, m’améliorer, progresser, grandir encore une fois.
Jérémy Ménez

Dirais-tu que tu as des regrets de ne pas avoir fait plus ?

C’est vrai que j’aurais voulu apporter plus à l’AS Monaco. Malgré tout j’ai beaucoup appris et grandi ici, même si j’ai fait des petites erreurs de jeunesse. Pour moi cela a été un grand changement et c’est aussi ce qui m’a fait connaître le très haut niveau, m’améliorer, progresser, grandir encore une fois.

Quel est le but qui te revient en tête instinctivement ?

Je crois que c’est contre Le Mans que je m’amène le ballon en aile de pigeon, je fais un sombrero au passage sur un joueur, et derrière j’arrive à gagner mon face-à-face avec le gardien et à la mettre au fond. C’est vraiment celui-là qui me vient en tête tout de suite.

Mon pire souvenir ? La plus grosse raclée de ma carrière ! C’était avec l’ASM contre Bordeaux justement. On a pris 6-0, donc je peux te dire que ça m’a marqué, d’autant que ça doit être une des plus grosses défaites de l’histoire du club.
Jérémy Ménez

Parles-nous de ton actualité avec la Reggina que tu as rejoint en 2020…

J’ai connu une première saison un peu difficile, mais ça va beaucoup mieux maintenant. Je m’entends bien avec l’entraîneur (Alfredo Aglietti, ndlr) et avec mes coéquipiers. En ce moment j’ai un peu mal au talon donc je ne joue pas depuis deux semaines, je suis en phase de reprise, mais sinon tout va bien. J’ai toujours la même passion et la même envie de jouer au football. Mon passage au PFC m’a redonné l’envie de travailler, de transpirer et de reprendre vie sur le terrain. J’ai 34 ans et encore de belles années à vivre et à jouer je l’espère.

Qu’est-ce qui restera ton pire souvenir à Monaco ?

La plus grosse raclée de ma carrière ! C’était avec l’ASM contre Bordeaux justement. On a pris 6-0, donc je peux te dire que ça m’a marqué, d’autant que ça doit être une des plus grosses défaites de l’histoire du club.

Pour finir, tu as fait partie d’une des plus belles « cuvées » de l’histoire du foot français avec la génération 87. Quels liens gardes-tu avec tes coéquipiers de l’époque ?

Je suis toujours en contact avec Serge Gakpé, qui a été formé à Monaco d’ailleurs. J’ai gardé un lien aussi avec Karim (Benzema), que j’ai souvent. Samir (Nasri) également, et même Hatem (Ben Arfa) de temps en temps. La génération 87 se porte bien et s’entend bien, même si on n’a pas l’occasion de se voir très régulièrement. Dans une équipe, il y a toujours des accroches, mais je dois dire que cette génération a gardé de bonnes relations.

Rise. Risk. Repeat.