Fermer
Rookie 03 septembre 2020, 14:00

Tiago Ribeiro : "Je suis content d’être là, Monaco est un grand club"

Tiago Ribeiro : "Je suis content d’être là, Monaco est un grand club"
Encore présente dans le top 5 des meilleurs centres de formation de France la saison dernière, l’Academy de l’AS Monaco est à l’honneur dans la nouvelle série "Rookie". Tout au long de la saison, nous allons vous faire découvrir des jeunes pousses du club. Pour ce premier épisode, partez à la rencontre de Tiago Ribeiro, milieu de terrain de la N2.

Tiago Miguel Hora Ribeiro de son nom complet est né à Vila Nova de Gaia au Portugal le 14 mars 2002. Issu d’une famille de sportifs, il est le fils de Sergio Ribeiro qui a joué notamment à Neuchâtel Xamax et au FC La Chaux de Fond en Suisse dans les années 1990. Milieu défensif, pur gaucher, à la très belle qualité de frappe sur coup de pieds arrêtés, Tiago est arrivé à l’AS Monaco à l’été 2018 à l’âge de 16 ans, en provenance du centre de formation du FC Porto.

Titulaire lors des trois premiers matchs de la N2

Acteur majeur du parcours exceptionnel des U19 de Frédéric Barilaro la saison dernière en championnat et en Coupe Gambardella (invaincus en 23 matchs dans les deux compétitions), avant son arrêt brutal en raison de la crise sanitaire, l’international portugais U18 (3 sélections) a depuis rejoint le groupe N2.

Titulaire lors des trois premiers matchs des joueurs de David Bechkoura, il a marqué le but de l’égalisation face au RC Grasse ce mercredi sur penalty (70e, 1-1), pour permettre à ses partenaires d’accrocher un point. Découvrez-le dans le premier épisode de la série Rookie.

Parle-nous un peu de ton parcours Tiago…

J’ai commencé dans un petit club à côté de chez moi à Vila Nova de Gaia. J’ai joué là-bas cinq ans et ensuite je suis parti à Porto où j’ai passé neuf ans et demi de ma formation, pour ensuite arriver ici à Monaco, où j’ai signé il y a deux ans, en 2018.

Tu as donc passé beaucoup de temps à Porto. Est-ce que ce club t’as marqué ?

Oui c’est très important pour moi Porto parce que c’est là-bas que j’ai passé une bonne partie de ma formation. J’ai appris beaucoup de choses dans ce club, et j’ai gardé aussi beaucoup d’amis là-bas.

Tu es issu d’une famille de footballeurs c’est bien ça ?

Oui c’est vrai. Mon père a joué au football et mon frère joue toujours au Portugal. Toute ma famille fait du sport, et c’est important. Le foot ce n’est pas que pour ma famille, c’est aussi pour moi. Quand j’ai commencé à jouer à 2-3 ans, c’était juste pour être avec mes amis. Mais vers 10-12 ans j’ai commencé à avoir des rêves, notamment celui de devenir footballeur professionnel. Et aujourd’hui je poursuis ce rêve à l’AS Monaco.

Les joueurs, les coachs et toutes les personnes qui sont ici m’ont aidé à m’adapter. Elles comprennent que tu n’es pas dans ton pays, que tu ne parles pas la langue, que tu n’es pas avec ta famille. Ce n’est pas facile de tout quitter à 16 ans. C’est pour ça que je suis reconnaissant, ils ont marqué ma vie, je m’en souviendrai toute ma vie.
Tiago Ribeiro

Comment s’est passée ton arrivée et ton intégration à Monaco ?

Les 2-3 premiers mois ont été très difficiles, car j’ai découvert un pays différent, une culture différente avec une langue différente aussi. Après les joueurs, les coachs et toutes les personnes qui sont ici m’ont aidé à m’adapter. Elles comprennent que tu n’es pas dans ton pays, que tu ne parles pas la langue, que tu n’es pas avec ta famille. Ce n’est pas facile de tout quitter à 16 ans. C’est pour ça que je suis reconnaissant, ils ont marqué ma vie, je m’en souviendrai toute ma vie. C’était donc important pour moi d’apprendre très vite la langue, je comprends tout même si je parle un peu moins. J’ai amélioré mon football aussi, j’ai appris beaucoup de choses et je vais continuer à apprendre. Je suis content d’être là parce que c’est un grand club. Je suis heureux, la vie est très bien ici.

Quelle a été ta progression ici ?

J’ai franchi toutes les étapes dans les catégories. On a besoin d’être calme, patient, parce que si on veut arriver vite dans le football professionnel, ce n’est pas comme ça que ça marche. J’ai encore besoin d’apprendre et d’améliorer mon football. C’est vrai que je veux jouer tout le temps en N2 et dans le futur en professionnel, ça fait du bien, mais j’ai vraiment besoin de franchir étape par étape pour le moment.

Je peux améliorer beaucoup de choses, l’agressivité par exemple, mon pied droit aussi. Je vais continuer cette saison à travailler tout ça.
Tiago Ribeiro

Parles-nous de ta saison dernière…

La saison dernière c’est certainement ma meilleure saison avec Monaco. J’ai pratiquement joué l’intégralité des matchs (17 matchs, 1435 minutes de jeu), j’ai amélioré beaucoup de choses dans mon jeu, et j’ai marqué sept buts et délivré cinq passes décisives. Ce sont de bonnes statistiques pour moi, pour mon poste de milieu défensif, et je veux continuer comme ça.

Décris-nous un peu tes qualités ?

Je pense que j’ai un bon pied gauche. Je suis très fort dans la passe, les frappes et les coups de pied arrêtés. Je pense aussi que j’ai une bonne intelligence de jeu, c’est ça ma force. A mon poste c’est important d’être intelligent de savoir faire jouer même sans avoir énormément de ballons. Ensuite je peux améliorer beaucoup de choses, l’agressivité par exemple, mon pied droit aussi. Je vais continuer cette saison à travailler tout ça.

D’où te viens cette adresse sur les coups de pied arrêtés, tu le travailles à l’entraînement ?

J’essaye de beaucoup travailler les coups de pied arrêtés, parfois même après l’entraînement, quand le coach nous le permet. Car parfois quand on a beaucoup travaillé on risque de se blesser à trop frapper. Je regarde beaucoup de vidéos aussi. L’important pour moi quand je frappe, c’est surtout d’être concentré sur mon geste. C’est très important d’être calme et concentré, et après c’est le pied gauche qui parle (sourire).

Comment cela se passe pour toi au niveau scolaire ?

Quand je suis arrivé ici, j’avais encore deux ans de scolarité, j’ai continué mes études par Skype. C’était très difficile par Skype parce que parfois il y avait une mauvaise connexion internet… Mais j’ai fini cette année l’école en passant mon Bac au Portugal, que j’ai eu. Les joueurs étrangers nous passons nos examens dans nos pays d’origine. Maintenant je suis concentré sur le football. J’aurais bien aimé continuer l’école car c’est très important pour moi, mais c’est impossible avec le football à côté. Malgré tout, si je vais bien à l’école, je vais bien dans le football et dans la vie aussi. On ne sait pas si on va faire une grande carrière, si on va bien jouer dans le futur. L’école te permet de pouvoir avoir un futur aussi en dehors du football.

Quels sont tes objectifs personnels cette saison avec la N2 ?

Mes objectifs cette saison c’est de jouer un maximum avec la N2. Mais mon autre objectif, et c’est celui de tout le monde ici, c’est de jouer avec les professionnels à Monaco. C’est très important pour moi, j’en rêve, c’est mon objectif principal. Si on travaille, ça va arriver, j’en suis sur.

Est-ce que tu rêves de jouer en sélection portugaise ?

C’est très important pour moi d’être en sélection, de représenter mon pays. A chaque fois je suis très content d’y aller. Ça fait du bien car quand on va en sélection on retrouve d’autres collègues qu’on a connus avant, on joue contre nos partenaires en clubs, des Italiens, des Français, des Espagnols, des Belges… Chaque joueur qui veut jouer au football veut représenter son pays, c’est un motif de satisfaction.

Rui Barros, Ricardo Carvalho, Joao Moutinho, Bernardo Silva… Des grands joueurs portugais sont passés ici, tu es au courant ?

Oui, bien sur, je connais ces grands joueurs. Je suis arrivé ici aussi pour ça. Mais je suis avant tout venu à Monaco parce que c’est un club qui donne sa chance aux jeunes et c’est ça qui me motive. C’est ça qui me plaît ici, j’aime bien qu’il y ait cette mentalité-là ici vis-à-vis des jeunes.

Si on travaille, si on fait les choses bien, qu’on dort bien, qu’on fait des bons entraînements, les rêves se réalisent.
Tiago Ribeiro

Quel est ton exemple à ton poste, quel joueur t’as marqué ?

A mon poste le joueur qui m’a le plus marqué récemment c’est Ruben Neves (Wolverhampton). Il a joué à Porto. Il a marqué son premier but avec les pros à 17 ans. Il a passé trois ans là-bas et ensuite il est parti en Angleterre à 20 ans. Et pour moi aujourd’hui il fait parti du top 10 mondial à son poste. C’est pour ça que je l’aime bien lui, il travaille beaucoup en plus et j’essaye de m’inspirer de lui. Après à d’autres postes il y a Bernardo Silva aussi, Thiago Silva, qui est passé par Porto sans y jouer mais qui est un très bon joueur. Et puis évidemment Cristiano Ronaldo, qui travaille tous les jours pour être le meilleur joueur du monde. C’est ça aussi qui me motive, je veux jouer un jour avec eux. C’est un rêve.

Ça passe par beaucoup de travail…

Si on travaille, si on fait les choses bien, qu’on dort bien, qu’on fait des bons entraînements, les rêves se réalisent. C’est très important le travail dans le football et même en dehors.

Racontes-nous justement ton but exceptionnel face à Sochaux, c’était au Stade Louis-II…

(Grand sourire) Ce but c’était important pour moi car c’est le plus beau but que j’ai marqué à Monaco. Déjà c’était au Stade Louis-II, c’est magnifique de jouer ici. En plus le but était important car la Coupe Gambardella c’est un vrai objectif du club. Après je ne sais pas, c’est l’instinct, j’ai le ballon, je le pousse un peu et je frappe. J’ai la chance aussi que ça passe, mais je pense que c’est mon but préféré la saison dernière. Même maintenant quand je suis dans ma chambre je le regarde en vidéo, c’était magnifique.

Le championnat de N2 c’est très difficile. Toutes les équipes veulent gagner contre Monaco, c’est le match de la saison. Mais c’est bien parce que c’est pour ça qu’on est un grand club, c’est ça la différence.
Tiago Ribeiro

Tu n’es pas trop frustré de ne pas être allé au bout de cette saison avec les U19 ?

Si je suis très frustré parce que l’on n’a pas perdu un match et je sais que si on avait continué, on pouvait faire de grandes choses avec le coach Frédéric Barilaro et terminer champion. On avait un super état d’esprit.

Quelles sont les différences entre le football en U19 et en professionnel ?

C’est très physique. Il y aussi l’expérience qui joue. Nous on a l’intelligence mais les seniors ils ont plus d’expérience, de maturité et sont plus vicieux. Je ne pensais pas mais maintenant je me rends compte. Ils ont des tacles plus dangereux, sont plus costauds. On a besoin de rester calme, sinon on voit rouge tous les matchs. Le championnat de N2 c’est très difficile. Toutes les équipes veulent gagner contre Monaco, c’est le match de la saison. Mais c’est bien parce que c’est pour ça qu’on est un grand club, c’est ça la différence.

Que peut-on te souhaiter pour cette saison ?

J’espère qu’on va continuer à gagner et marquer l’histoire du club. Et je veux marquer plus que la saison dernière. J’ai marqué six coups de pied arrêtés, quatre coups-franc et deux penalties, et le but dans le jeu c’est contre Sochaux en Gambardella. Je veux faire encore mieux.

1 / 6
Rise. Risk. Repeat.