Fermer
Médias 30 décembre 2020, 16:00

Jean Resseguié : "J’ai le CD gravé du live de Monaco - Real Madrid"

Jean Resseguié : "J’ai le CD gravé du live de Monaco - Real Madrid"
Ils vous font vivre les matchs comme si vous y étiez, spécialement durant cette période compliquée. Pendant les fêtes de fin d’année, asmonaco.com vous propose une série d’entretiens avec les commentateurs, animateurs, consultants et femmes/hommes bord terrain, qui ont des souvenirs marquants avec les Rouge et Blanc. Aujourd’hui, rencontre avec Jean Resseguié.

Il est LA voix du football sur RMC depuis 2002. Ou plutôt la voix de Radio Monte Carlo. Marié à la station de radio dès 1989, il connaîtra même les bureaux monégasques entre 1997 et 2001, avant son déménagement à Paris. Enfant de Montauban, comme il aime à le rappeler, celui qui ne cache pas son affection particulière pour le TFC, a commenté toutes les grandes compétitions de football ces vingt dernières années.

Du 12 juillet 1998 à Knysna

Déjà dépêché pour la Coupe du Monde 1998 et l’Euro 2000 lors des deux sacres des Bleus, il était aussi de l’aventure à Knysna, en 2010. Entretemps, il a été successivement « l’anchorman », le présentateur des émissions foot de Jean-Michel Larqué, Luis Fernandez, puis Rolland Courbis. Encyclopédie du ballon rond, Jean Resseguié a gentiment pris le temps de se confier sur ses souvenirs de grandes soirées européennes avec les Rouge et Blanc. Avec la gouaille qui le caractérise. Entretien.

Avez-vous des souvenirs particuliers avec l’AS Monaco ?

Oui, un match me revient en tête. Le fameux Monaco – Real Madrid de 2004. J’avais commenté le match avec Dominique Poulain. On a suivi l’équipe jusqu’en finale. Après la défaite 4-2 à l’aller, on ne faisait pas les malins… On ne pensait pas assister à une grande soirée de football. C’était quand même le Real des Galactiques en face. Les minutes passent et Ludovic Giuly marque. Puis c’est au tour de Fernando Morientes d’en mettre un. Finalement Giuly s’offre le doublé sur cette fameuse madjer, et là on se dit qu’on assiste à une soirée historique. On a littéralement pété les plombs à l’antenne. On en parle souvent avec Zinedine Zidane, je le charrie gentiment là-dessus. C’était vraiment extraordinaire de commenter cette rencontre. J’en ai même un souvenir unique, puisque c’est le seul match sur les 1700 que j’ai commentés dont j’ai gardé une trace. Comme à l’ancienne, j’ai gravé un CD de la rencontre. Je le détiens encore. Ça reste vraiment pour moi le moment le plus historique vécu à Monaco.

Au match retour de City, le responsable vidéo de l’AS Monaco, Slim, me dit de prévoir le but de Tiémoué Bakayoko en me filmant. Et là, c’est ce qui se passe ! La vidéo finit sur les réseaux et un ami me l’envoie, même pas deux minutes après le but, c’était incroyable.
Jean RességuiéCommentateur RMC

Une belle aventure parmi les nombreuses épopées européennes du club…

Bien sûr, je me rappelle de Monaco – Manchester City en 2017, où les Citizens avaient déjà une grande équipe. Les Anglais avaient gagné le match aller 5-3 à l’Etihad Stadium, comme le Real en 2004. À chaque fois Monaco a mis des buts, l’équipe s’est donné les moyens de faire quelque chose. Le but de Kylian Mbappé nous indique dès les 10 premières minutes que l’on va passer une soirée dingue. Au match retour, le responsable vidéo de l’AS Monaco, Slim, me dit de prévoir le but de Tiémoué Bakayoko en me filmant. Et là, c’est ce qui se passe ! La vidéo finit sur les réseaux et un ami me l’envoie, même pas deux minutes après le but, c’était incroyable. C’était vraiment une soirée historique. Mine de rien, quand le Stade Louis-II est plein, il se passe très souvent quelque chose.

Comment expliquez-vous cette ambiance si spéciale au Stade Louis-II ?

Je l’explique plus facilement à l’extérieur qu’à domicile. Il y a beaucoup de supporters dans toute la France. Je me rappelle de ce déplacement à Arsenal qui était monstrueux. Je pense que dans ce genre d’évènement, on se retrouve au-delà des Ultras. Il y a tout un peuple dans le virage, l’AS Monaco a cette faculté à rassembler hors de la Principauté. Ce n’est pas 60.000 personnes, mais il y a une facilité à s’unir. Même face à la Juventus Turin, l’ambiance était super. Les supporters s’identifient à leur club dans ces grandes affiches. C’est comme lorsque les petites villes font un beau parcours en Coupe de France, il y a un engouement particulier chez les supporters. On peut faire ce parallèle avec l’AS Monaco, transposé à la Coupe d’Europe. Monaco c’est l’équipe de Coupe de France qui avale les gros dans les compétitions européennes.

Fernando Morientes, sans hésiter. Il m’a bluffé, il est arrivé dans des conditions particulières. Sous Didier Deschamps, il arrive à retrouver une condition physique et redevenir redoutable dans la surface. Il est en plus très sympathique, disponible pour les interviews. C’était un garçon humble. On en voit de moins en moins aujourd’hui.
Jean RességuiéCommentateur RMC Sport

Certains joueurs vous ont-ils particulièrement marqué sous le maillot Rouge et Blanc ?

Fernando Morientes, sans hésiter. Il m’a bluffé, il est arrivé dans des conditions particulières. Sous Didier Deschamps, il arrive à retrouver une condition physique et redevenir redoutable dans la surface. Il est en plus très sympathique, disponible pour les interviews. C’était un garçon humble. On en voit de moins en moins aujourd’hui. Sinon plus récemment, je pense à Danijel Subasic. J’ai la particularité d’avoir travaillé à Monaco avec RMC, qui était à l’époque Radio Monte Carlo. Un soir, lors du parcours en Ligue des Champions 2016-2017, j’expliquais à Suba la particularité de l’hôtel où l’équipe s’était mise au vert (le Novotel, ndlr). Il s’agissait en fait de l’ancien bâtiment de Radio Monte-Carlo, où j’avais travaillé il y a déjà un bon moment. Je lui expliquais pourquoi il y avait des casques et des micros au bar. Il était curieux et s’intéressait à ce que je faisais. Ensuite je l’ai recroisé au Mondial 2018. C’était des gars disponibles, qui ne disaient jamais non pour être interviewés.

Comment ça se passe chez RMC avec l’ex-monégasque Jérôme Rothen ?

Pour commencer, j’essaye encore d’avoir son maillot de l’épopée en 2004. Cela fait je ne sais combien d’années qu’il me le promet, mais je l’attends toujours ! Jérôme n’a pas changé depuis qu’il est joueur. C’est toujours le même chambreur, la grande bouche, celui qui plaisante tout le temps. Il était comme ça dans le vestiaire et en zone mixte, et il est pareil en tant que consultant. J’ai eu l’occasion de commenter avec lui, et c’est un vrai plaisir de travailler avec lui. Contrairement aux apparences, c’est une crème. Pourtant, il me charge tous les vendredis à l’antenne (rires). C’est un vrai passionné et il m’a bluffé, non pas en tant que consultant car je connais ses qualités, mais pour la manière avec laquelle il a rebondi dans ce milieu.

Pareil concernant Éric Di Meco, l’autre ancien monégasque ?

C’est également un plaisir de le côtoyer. Quand il parle de Monaco, on sent qu’il y a une vraie reconnaissance de son passage au club. On en a déjà parlé ensemble forcément. Il en a toujours dit des choses positives.

 

Rise. Risk. Repeat.