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Carnet 04 avril 2024, 09:31

Mounir Obbadi, le lieutenant du milieu

Mounir Obbadi, le lieutenant du milieu
L'AS Monaco souhaite un joyeux anniversaire à son ancien milieu de terrain, champion de Ligue 2 en 2013, qui fête aujourd'hui ses 41 ans. A cette occasion, retour sur l'entretien qu'il nous avait accordé en 2021 avant Monaco-Lille.

Il n’a joué qu’un an et demi avec la Diagonale sur les épaules. Et pourtant il a laissé un très bon souvenir dans la mémoire des supporters de l’AS Monaco. Milieu défensif très réputé de Ligue 2, Mounir Obbadi quitte Troyes et l’élite qu’il découvre, pour participer à l’opération remontée du club de la Principauté en janvier 2013.

Recruté par Claudio Ranieri himself

Voulu par Claudio Ranieri, il participe activement au titre de champion de deuxième division la même année. La saison suivante, alors qu’un mercato XXL lui promet une place sur le banc, il s’impose pourtant dans le onze type du technicien italien au côté de Jérémy Toulalan notamment. Aujourd’hui jeune retraité, il s’est lancé dans un nouveau défi, non loin du rectangle vert. Rencontre avec un travailleur de l’ombre.

Bonjour Mounir. Tout d’abord, donne-nous de tes nouvelles. Que fais-tu désormais ?

A l’heure actuelle, je suis au Paris Saint Germain en tant qu’entraîneur adjoint des U17 nationaux. Ma carrière de footballeur est terminée. Je vais avoir 38 ans en avril, il faut donc préparer l’après-carrière. Et je suis en plein dedans, puisque je prépare mes diplômes d’entraîneur. Je suis un amoureux du football, c’est donc la suite logique de ma carrière.

C’est quelque chose qui était évident pour toi ?

Honnêtement, c’est arrivé un peu comme une surprise. Je ne m’y attendais pas jusqu’à ce qu’on fasse appel à moi. J’ai eu cette proposition du PSG, que je ne pouvais pas refuser. Je n’étais pas forcément encore prêt à assumer ce rôle-là, mais honnêtement je ne regrette pas mon choix.

Comment se passe ton adaptation dans ce nouveau costume ?

Je prends énormément de plaisir avec les jeunes du centre de formation. Le staff avec lequel je travaille est formidable. Le directeur du centre de formation m’a fait confiance et m’a offert cette opportunité. C’était la bonne occasion pour se lancer dans le grand bain.

On garde un souvenir vivace de ton passage à l’AS Monaco malgré ton court passage en Principauté. Quel souvenir en gardes-tu ?

Je me souviens qu’on avait disputé un match en Coupe de la Ligue avec Troyes face à l’AS Monaco. A cette époque, on était en Ligue 1 et les Monégasques étaient en Ligue 2. Ce jour-là, j’étais remplaçant. Je suis rentré pour une demi-heure à la fin, et apparemment j’avais tapé dans l’œil du coach Ranieri. J’avais fait une passe décisive ou marqué un but je ne sais plus trop. En tout cas, c’était une belle entrée en jeu. Il voulait absolument me recruter au mois de janvier.

Ça devait être gratifiant de te faire repérer par un coach de cette trempe…

Sans mentir, je n’y croyais pas au début. Quand mon agent m’a informé de cette nouvelle, j’étais surpris. Je suis arrivé à Monaco en me disant que je n’avais rien à perdre. Je n’avais connu quasiment que l’ESTAC, donc j’avais vraiment tout à gagner. Durant un an et demi, on a remporté le titre en Ligue 2 et la saison d’après nous avons terminé vice-champion de France avec le record de points pour un deuxième. Je ne retiens que des bons souvenirs de mon passage ici, c’est là où j’ai vécu mes meilleurs moments en tant que footballeur. J’ai encore en mémoire des matchs en Ligue 1 avec de très grands joueurs à mes côtés, comme Radamel Falcao ou James Rodriguez. J’étais comme dans un rêve, je prenais même du plaisir à venir m’entraîner, j’étais comme une enfant.

Tu pensais t’imposer dans cette équipe en 2013-2014 ?

J’ai eu la chance d’être souvent titulaire, car j’avais la confiance du coach. Je vivais au jour le jour, je n’avais rien à perdre. C’était que du plus pour ma part. Je suis parvenu à m’imposer dans un effectif où il y avait pas mal de concurrence. C’est une fierté avec le recul.

Que t’as dit Claudio Ranieri pour te convaincre de rester à l’époque ?

Durant le mercato d’été 2013, on nous avait dit que l’AS Monaco allait recruter de très bons joueurs. On se posait des questions sur notre temps de jeu, avec ceux de Ligue 2. Mais honnêtement, ça ne me faisait pas peur. J’aime la concurrence et les défis. Franchement, je croyais en moi, même si je savais que ça n’allait pas être facile.

Vous aviez créé quelque chose de fort avec cette équipe…

Effectivement, il y avait une alchimie avec Nabil Dirar, Valère Germain, Danijel Subasic, Andrea Raggi et tant d’autres. On était une bande de copains. On s’amusait bien, on était un bon groupe. Les résultats ont suivi. Et l’aventure s’est poursuivie dans l’élite, c’était génial.

Claudio Ranieri est-il l’entraîneur qui t’a le plus marqué durant ta carrière ?

Forcément oui. Il m’a donné la possibilité de découvrir le très haut niveau avec l’AS Monaco. C’est lui qui est venu me chercher. Il voulait me recruter. Peut-être que sans lui je n’aurais jamais joué dans ce club ou dans d’autres par la suite. Je suis très reconnaissant envers lui. Jean-Marc Furlan m’a fait énormément progresser également, ainsi que Frédéric Antonetti à Lille. J’ai vraiment eu la chance de connaître de supers coachs.

L’AS Monaco a marqué une étape importante dans ta carrière.

C’est le club le plus prestigieux où j’ai évolué durant ma carrière. Le club de la Principauté est une entité historique dans le championnat. Porter ces couleurs était quelque chose de formidable. Tout petit, on voit le maillot avec la Diagonale, ça marque. Mon club de toujours reste le Paris Saint-Germain même si je n’ai jamais joué en pro là-bas. J’ai été formé là-bas, j’habite à proximité du Parc, c’est ma ville. Mais Monaco a été un passage vraiment spécial dans ma carrière.

Parle-nous de ta qualité de frappe. Tu ne marquais pas souvent, mais quand tu ne faisais jamais semblant…

J’ai en tête le but face à Lyon, sans doute l’un des plus beaux de ma carrière. C’était une réalisation magnifique pour moi et pour l’équipe. On avait gagné 2-0. La balle me revient dessus après un coup franc excentré, je me couche bien et ça finit sous la barre d’Anthony Lopes. Le but face à Nantes était pas mal aussi, j’ai l’impression que la balle sortait en renvoyant les images.

As-tu des petites anecdotes qui te reviennent en tête ?

J’étais quelqu’un qui aimait bien parler, je venais toujours avec la banane. J’étais comme un gamin, certains joueurs en avaient marre de m’entendre parler (rires). À force, ils ne m’écoutaient plus. J’étais très bavard.

Ce week-end, il y a le choc entre l’AS Monaco et Lille, tes deux anciens clubs. Tu vas regarder le match ?

Oui bien sûr, je continue de regarder beaucoup de matchs à la télé. Je suis de près la Ligue 1. Cela va être une très belle rencontre entre deux bonnes équipes. Lille est leader du championnat mais les Monégasques sont très bien revenus dernièrement. Je pense que ça va être très serré. Les deux équipes ont besoin de points, c’est dur de se prononcer. En tout cas, je ne pense pas que l’AS Monaco va perdre.

Les supporters monégasques te manquent ?

Oui, ils étaient incroyables. Ils étaient nombreux à venir nous voir lors des déplacements, peu importe l’endroit. C’est quelque chose qui m’avait agréablement surpris. Je n’ai jamais eu de problème avec eux, il faut qu’ils continuent comme ça, à tout donner pour ce maillot Rouge et Blanc.

Rise. Risk. Repeat.