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Palmarès 25 novembre 2019, 12:15

1997. Championnat de France Division 1

1997. Championnat de France Division 1

La saison 1996-1997 voit l’AS Monaco remporter son sixième titre de champion de France. Les Rouge et Blanc survolent la saison en repoussant le PSG, deuxième, à douze points !

Avec Arsène Wenger, le club du Rocher avait déjà pris l’accent européen. Champion de France en 1988 et vainqueur de la Coupe de France trois ans plus tard, le technicien alsacien a surtout permis à l’AS Monaco de vivre à l’époque ses premières épopées sur le Vieux Continent. En 1990 il atteint les demi-finales de la Coupe UEFA contre la Sampdoria, puis la finale de Coupe des Coupes en 1992 face au Werder Brême. Avant de buter dans le dernier carré de la Ligue des Champions cette fois, contre le grand AC Milan en 1994.

Je pense que Jean Tigana connaissait mon potentiel, mais qu’il souhaitait que je sois plus constant dans mes performances. Il est arrivé avec l’idée de mettre de l’esprit de compétition dans le groupe. (...) Je crois qu’il a vraiment réussi à repousser mes limites et à tirer le meilleur de moi-même. Et c’est d’ailleurs quand il était sur le banc que j’ai accompli le plus de choses.
Victor IkpebaAncien attaquant de l'AS Monaco

La transition Wenger-Tigana

Avec Jean Tigana, le club de la Principauté a donc pour but de continuer à s’inscrire au plus haut niveau et dans la durée, sur la scène continentale, mais également de retrouver le succès dans l’Hexagone. C’est ainsi avec l’héritage de son aîné, que l’ancien membre du carré magique de la France championne d’Europe 1984, construit une équipe pour gagner. Les Monégasques de toujours, Jean-Luc Ettori et Claude Puel ayant mis fin à leur carrière, l’ex milieu de terrain relayeur fait des membres du futur noyau de France 98, sa colonne vertébrale.

Les prémices de France 98 et une attaque de feu

Avec Fabien Barthez (36 matchs) dans les buts, Martin Djetou (26 matchs) derrière – qui ne fera finalement pas partie des 22 à la Coupe du Monde -, Emmanuel Petit (29 matchs) en relai au milieu, et Thierry Henry (37 matchs, 9 buts) en attaque, il dispose là d’un socle très solide. Avec des joueurs de caractère comme Franck Dumas (36 matchs), Patrick Blondeau (31 matchs) et Sylvain Legwinski (37 matchs, 9 buts), il s’entoure également d’éléments sûrs, qui se font le relais de son discours.

Quand David Trezeguet est arrivé pour faire un essai chez nous, il y avait Jeannot Tigana au poste d’entraîneur. On avait fait un petit jeu, et après l’entraînement on est allés à 3-4 dans le bureau du coach avec Franck Dumas notamment. On a dit à Jean : "Il faut le garder le petit, faut pas le laisser partir !"
Éric Di MecoAncien joueur de l'AS Monaco

Et puis devant, le talent fait rage, avec une ligne d’attaque composée de Thierry Henry donc, Victor Ikpeba (31 matchs, 13 buts), mais surtout Sonny Anderson (34 matchs), qui finira 3e meilleur buteur du championnat de France cette saison-là avec 19 réalisations. Ces derniers sont alimentés par deux joueurs de ballon, en la personne d’Ali Benarbia et Enzo Scifo. David Trezeguet est lui encore en train d’éclore petit à petit au contact du groupe pro, mais ses qualités de finisseur dans les 16 mètres impressionnent à l’entraînement.

Le sprint final, une spécialité monégasque

La saison démarre doucement au pied du Rocher, malgré une victoire inaugurale. Il faut seulement attendre la 21e journée pour voir les Rouge et Blanc s’asseoir sur le toit du championnat de France. Le Paris Saint-Germain, autre favori pour le titre, est en train de lâcher des points en route. Et il ne reverra plus la tête de la Division 1 ! A l’image de la saison 2020-2021, les hommes de Jean Tigana réalisent une deuxième partie de championnat canon, et ne lâchent plus leur fauteuil de leader.

Mais les joueurs de l’AS Monaco ne régalent pas seulement en France, où ils finissent l’exercice avec 23 victoires et 79 points, soit le record de l’époque. En parallèle, ils sont en train de s’offrir une nouvelle épopée européenne. Qualifiés pour la Coupe UEFA, les coéquipiers de Victor Ikpeba, qui demeure à ce jour le meilleur buteur du Club dans les compétitions européennes (14 réalisations), s’offrent un magnifique parcours.

Une épopée et un 6e titre

Après avoir éliminé l’équipe polonaise de l’Hutnik Cracovie en 32e de finale, ils écartent tour à tour le Borussia Mönchengladbach 4-3 au cumul des matchs aller et retour), Hambourg (5-0) et surtout Newcastle (4-0), en quart de finale, avec une victoire mémorable au Stade Louis-II (3-0). C’est finalement l’Inter Milan de Youri Djorkaeff, passé de l’autre côté des Alpes, qui se dresse sur la route des Monégasques. Malheureusement, l’histoire se répète et l’AS Monaco échoue à l’avant-dernière marche, malgré un Victor Ikpeba décisif, qui termine la compétition avec 7 buts en 10 rencontres. Il confiera récemment que son but à San Siro reste ainsi l’un de ses meilleurs souvenirs au Club.

Cette saison 1996-1997 aura en tout cas démontré que le club de la Principauté avait l’ambition, la qualité de jeu, et la profondeur de banc, pour mener de front deux compétitions aussi exigeantes que le championnat et la Coupe d’Europe. Avec un grand trophée tout de même au bout, celui de champion de France, le 6e de l’histoire de l’institution. Rarement l’AS Monaco n’aura par ailleurs proposé un football aussi efficace, léché, avec un trio d’attaque aussi brillant.

 

Rise. Risk. Repeat.