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Interview 01 octobre 2022, 10:43

Olivier Veigneau : "Andreas Zikos, c'était une armoire, une montagne"

Olivier Veigneau : "Andreas Zikos, c'était une armoire, une montagne"
A la veille de la réception du FC Nantes (17h05) au Stade Louis-II, rencontre avec l’ancien latéral gauche aux 32 matchs avec l’AS Monaco (2004-2008), qui nous livre quelques anecdotes sur son passage en Principauté.

Il a porté les couleurs de l’AS Monaco et du FC Nantes. Passé par le centre de formation du club de la Principauté, Olivier Veigneau est ensuite devenu professionnel, disputant un total de 32 matchs pour trois buts marqués avec les Rouge et Blanc, entre 2004 et 2008. Le latéral gauche, qui a également évolué en Allemagne, à Nantes puis en Turquie, a accepté d’évoquer ses souvenirs monégasques, à la veille d’affronter les Canaris pour le compte de la 9e journée de Ligue 1. Entretien.

Bonjour Olivier. Tout d’abord, donne-nous de tes nouvelles. Que fais-tu actuellement ?

J’ai fini ma carrière de joueur en 2021. Je suis en train de passer une formation avec l’UEFA : le Certificat de Management du Football. A côté de ça, depuis janvier, je suis chargé d’affaires pour une société à Monaco.

Comment es-tu arrivé au centre de formation de l’AS Monaco ?

Je jouais à l’époque dans un club du Var, à Saint-Raphaël. Natif de la région parisienne, j’ai déménagé à 12 ans à côté de Saint-Tropez. Lorsque j’étais en U15, l’AS Monaco m’a recruté pour intégrer le centre de formation, en août 2000.

A l’époque, je n’étais pas forcément supporter monégasque, mais c’est un Club que j’ai appris à connaître et à apprécier, dans lequel j’ai pris beaucoup de plaisir à évoluer. Aujourd’hui, je suis basé à la Turbie et je me suis installé à Monaco depuis mes années de centre de formation.

C’était la folie parce que les matchs de Ligue des Champions s’enchaînaient, au même titre que les tours face à des adversaires de plus en plus difficiles. Je me souviens d’avoir fêté la qualification en finale suite à la victoire à Chelsea sur la place du Casino. C’était forcément un super souvenir.
Olivier Veigneau, sur l'épopée 2003-2004Ancien latéral gauche de l'AS Monaco

Tu as vécu l’épopée 2003-2004 du centre de formation. Quels souvenirs en gardes-tu ?

C’était la folie parce que les matchs de Ligue des Champions s’enchaînaient, au même titre que les tours face à des adversaires de plus en plus difficiles. Je me souviens d’avoir fêté la qualification en finale suite à la victoire à Chelsea sur la place du Casino. C’était forcément un super souvenir.

Lors des matchs à domicile, j’étais évidemment présent dans un Stade Louis-II plein. Il y a vraiment eu un engouement, pas seulement de l’intérieur mais de toute la France, qui était derrière l’équipe. C’était une équipe sympathique, composée d’une bande de potes. Cela a été une belle épopée, c’est sûr.

Tu disputes tes premières minutes en pro’ en décembre 2004 sous les ordres de Didier Deschamps, ça devait être un moment exceptionnel pour toi ?

Oui surtout que c’est allé très vite. Je me souviens qu’en décembre 2004, le coach de la réserve me convoque après le dernier entraînement avant les vacances de Noël, et me dit : « Tu ne pars pas en vacances comme tout le monde, tu restes trois jours de plus parce que tu feras les séances d’entraînement avec les pros jusqu’au 8e de finale de Coupe de la Ligue contre Guingamp ».

J’étais déjà surpris puis je me retrouve titulaire face à l’En Avant. En quatre jours, je suis donc passé de joueur de CFA à titulaire chez les professionnels sous Didier Deschamps. C’était un gros gap et un super souvenir.

Quels souvenirs de ce match as-tu encore en mémoire ?

Je me souviens de l’avant-match, où je n’ai pas forcément beaucoup dormi (rires). Le match en lui-même s’était bien passé puisqu’on l’avait emporté 1-0 et j’avais réalisé un match plutôt intéressant. Toutes les personnes de mon entourage m’ont ensuite envoyé des messages, c’était un gros changement à gérer puisque l’on se rend compte que dès que tu joues en pro, tu es forcément médiatisé et tu passes à la télévision.

C’était seulement mon deuxième match en pro, et j’ai marqué, chose que je n'avais jamais fait en CFA. Pour la petite anecdote, c’est David Gigliotti, un joueur du Centre, qui m’avait fait la passe décisive. C’était vraiment sympa. J’étais également sur la Une de l’Equipe le lendemain, de moi en train de frapper sur l’action du but. Imagine l’impact (rires).
Olivier VeigneauAncien latéral gauche de l'AS Monaco

Quelques semaines plus tard, tu envoies ensuite l’AS Monaco en demi-finale de Coupe de la Ligue en marquant à Montpellier…

C’était seulement mon deuxième match en pro, et j’ai marqué, chose que je n’avais jamais fait en CFA. Pour la petite anecdote, c’est David Gigliotti, un joueur du centre, qui m’avait fait la passe décisive. C’était vraiment sympa. J’étais également à la Une de l’Équipe le lendemain, en train de frapper sur l’action du but. Imagine l’impact (rires).

C’était un super souvenir, d’autant plus que je n’avais pas encore mon nom sur le maillot ! J’avais été interviewé par les journalistes de France 2 ou France 3. Tu es plongé dans le grand bain et l’AS Monaco reste un club suivi et très apprécié. Quand tu évolues ici, ta médiatisation est décuplée.

Avant de marquer également en Coupe d’Europe en 2005…

J’avais joué un peu plus haut ce match-là. Je me souviens de l’action : débordement d’Emmanuel Adebayor sur le côté qui centre en retrait et je pousse le ballon au fond des filets. C’était contre Hambourg (2-0) en Coupe de l’UEFA.

Encore un bon souvenir, d’autant que je n’étais pas habitué à marquer, et là je marque trois buts en moins d’un an. C’était un peu nouveau pour moi. C’était top forcément (rires). La célébration était sympa puisque Gaël Givet m’avait essuyé les crampons pour imiter les cireurs de chaussure.

Quels sont les joueurs qui t’ont le plus marqué à l’AS Monaco ?

Je suis obligé de citer forcément Patrice Evra parce qu’il jouait à mon poste, et j’ai été sa doublure pendant six mois. Pour moi, c’était un exemple sportivement. Je me souviens quand il est parti à Manchester United, il nous avait tous invité au restaurant.

Dans le vestiaire, c’était un bon gars qui mettait l’ambiance. Il m’a marqué. Également Gaël Givet et Sébastien Squillaci. C’était des anciens du Centre, ils m’ont forcément bien accueilli. Encore aujourd’hui, j’ai quelques contacts avec eux. Camel Meriem m’avait impressionné par ses qualités techniques. Son premier entraînement était incroyable.

C’était une armoire, une montagne. Il était planté au milieu de terrain, il ratissait tout. C’était une machine de guerre, il était carré. Quand tu passes des joueurs de l’équipe de jeunes ou de réserve et que tu te retrouves en groupe pro à te frotter à des joueurs comme Andreas Zikos, forcément ça fait une différence dans l’impact physique !
Olivier Veigneau, sur Andreas ZikosAncien latéral gauche de l'AS Monaco

Nicolas Maurice-Belay nous avait accordé une interview en février dernier, et avait notamment dit que lui et toi aviez été impressionné par Andreas Zikos…

C’était une armoire, une montagne. Il était planté au milieu de terrain, il ratissait tout. C’était une machine de guerre, il était carré. Quand tu passes des joueurs de l’équipe réserve au groupe pro à te frotter à des joueurs comme Andreas Zikos, forcément ça fait une différence dans l’impact physique (sourire) !

Tu disputes une trentaine de matchs sous les couleurs de l’AS Monaco. Est-ce un regret de ne pas en avoir joué plus ?

Oui forcément c’est un regret. Lorsque je sors du championnat d’Europe Espoirs en 2005, le Club change de dirigeant et d’entraîneur, et j’en ai subi un peu les conséquences. J’aurais aimé jouer plus mais ce n’était pas que de ma responsabilité…

Après ton départ de l’AS Monaco en 2008, tu as évolué à Nantes et également en Allemagne et en Turquie. Que retiens-tu de ces expériences à l’étranger ?

C’était fantastique ! Lorsque j’arrive en Allemagne, je sortais d’une période un peu compliquée avec l’AS Monaco. De retour de mon prêt de Nice en 2007, j’ai dû me remettre d’une fracture du pied. J’ai ensuite décidé de partir à six mois de la fin de mon contrat pour me relancer à Duisbourg et j’ai découvert une ambiance de folie. Le club était encore en Bundesliga, les stades étaient pleins à domicile comme à l’extérieur.

C’est quelque chose de particulier que l’on ne retrouve pas en France, l’engouement populaire étant incroyable. Les gens viennent à 11h et repartent à 18h. Côté familial, j’étais avec ma copine, qui est devenue aujourd’hui ma femme. Une expérience sympa à partager. Pour la Turquie, c’était différent puisqu’on était plus âgé, on avait des enfants. Une super expérience et la découverte d’une culture différente. C’était enrichissant pour ma famille et pour moi.*

Mes principaux conseils seraient de toujours travailler et de ne jamais rien lâcher. Il faut écouter les conseils des entraîneurs que l’on croise pendant la formation parce qu’ils servent pour la carrière professionnelle, et garder les pieds sur terre.
Olivier VeigneauAncien latéral gauche de l'AS Monaco

Un conseil à donner aux joueurs qui sont au Centre actuellement ?

J’ai déjà eu l’occasion de leur parler car j’étais intervenu la saison dernière lorsque j’étais juré d’un concours d’éloquence, au Centre de Performance. Mes principaux conseils seraient de toujours travailler et de ne jamais rien lâcher. Il faut surtout écouter les entraîneurs que l’on croise pendant la formation parce que leurs consignes servent pour la carrière professionnelle, et à garder les pieds sur terre.

Pour terminer, un pronostic pour cet AS Monaco – Nantes ?

Je suis éducateur à l’AS Monaco. On va défendre les couleurs rouge et blanche donc une victoire de l’AS Monaco !

Rise. Risk. Repeat.