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Academy 12 décembre 2022, 13:43

L’Academy et le souvenir de Furiani

L’Academy et le souvenir de Furiani
Les jeunes pensionnaires du centre de formation ont reçu la visite de Corinne Mattei, comédienne et réalisatrice, dont le court-métrage «5 mai 1992» décrit d’une manière singulière la catastrophe de Furiani. De quoi sensibiliser les membres de l’Academy à un évènement qui a marqué l’histoire du football français.

5 mai 1992. La Corse est en fête. Le Sporting Club de Bastia, alors pensionnaire de deuxième division, s’apprête à défier l’Olympique de Marseille en demi-finales de Coupe de France. L’évènement suscite alors un engouement sans précédent sur l’Ile de Beauté. A la hâte, la tribune Claude Papi est détruite et remplacée par une structure métallique qui doit permettre au club insulaire de faire face à une demande inédite de tickets pour assister à la rencontre.

Quelques minutes avant la rencontre, ce qui devait être une fête se transforme en cauchemar lorsque la nouvelle tribune du stade Armand-Cesari s’effondre. Le bilan, 18 morts et 2357 blessés, est le plus lourd jamais enregistré sur le territoire français pour une manifestation sportive.

« 5 mai 1992 », le regard émouvant de Corinne Mattei

Corinne Mattei a vécu dans sa chair le drame, puisque son frère est «tombé» comme disent les malheureux témoins de cette soirée d’horreur. C’est d’ailleurs à lui qu’est dédié « 5 mai 1992 », un court-métrage saisissant, émouvant mais également doté d’un regard tout en pudeur sur la catastrophe. « J’ai fait le pari de raconter un drame à travers la joie qu’il a suscité en amont et qu’il aurait dû continuer à susciter après coup, a expliqué la comédienne et réalisatrice aux membres de l’Academy, réunis en fin de semaine dernière pour visionner son film. Mon but était d’offrir une vision différente, sans mettre de côté la tristesse que tout cela a engendré, mais en gardant l’image d’une île qui voulait vivre une grande fête. »

Réunis dans l’auditorium du Centre de performance, les Monégasques ont ainsi assisté à une projection privée, en compagnie de leurs éducateurs, de Sébastien Muet, le Directeur de l’Academy et de Damien Perrinelle, l’entraîneur du Groupe Elite. « Je peux encore vous dire où j’étais, avec qui j’étais et ce que j’ai mangé ce jour-là, a d’ailleurs expliqué Sébastien Muet aux pensionnaires. C’est un évènement qui nous a tous marqués et dont il faut se souvenir. Vous n’étiez pas nés mais cela participe aussi à la constitution de votre culture footballistique car Furiani est un chapitre à part. »

Pascal Olmeta, un témoin privilégié pour les jeunes générations

Les jeunes Monégasques ont ainsi suivi les aventures de Romain (joué par Marc Andria Sanna), un gamin de Bastia au regard espiègle qui ne dort plus à l’idée d’accompagner son père (interprété par Nicolas Poli) au stade pour supporter ses protégés.

La mère de Romain (Caroline Fostinelli) a également du mal à trouver le sommeil. Mais pas pour les mêmes raisons. Les travaux d’agrandissement de l’enceinte sont à peine terminés quand le jour du match arrive et, de partout sur l’île, on se demande si la sécurité sera assurée. Ce doute escorte toujours la vie des rescapés, qui sont encore nombreux à évoquer avec la chair de poule ce 5 mai 1992.

C’est le cas de Pascal Olmeta qui, bien que gardien de l’OM à l’époque, se faisait une joie de retrouver son île pour la rencontre. Présent au Centre de performance, l’ancien gardien de but a la voix blanche quand il se rappelle « la fumée, les cris, les portes des vestiaires qui servent de brancards et les pleurs des enfants ».

Au moment du drame, le père de Lisandru n’a qu’une inquiétude, s’enquérir de l’état de santé de sa fille qui, heureusement, n’est pas venue au match. « Ce drame habite la vie de très nombreuses personnes et c’est très important qu’on s’en souvienne. On ne veut plus revivre ça. Il est aussi important de savoir qu’à l’époque on n’avait pas de cellule psychologique à notre disposition. Alors qu’on venait de vivre quelque chose qui allait nous marquer à vie. »

Suite à la diffusion du court-métrage, qui avait été présenté lors du dernier festival de Cannes quelques jours après la commémoration des 30 ans de la catastrophe, les membres de l’Academy ont pu échanger avec les protagonistes et ainsi en apprendre d’avantage sur la catastrophe de Furiani, épisode douloureux mais devoir de mémoire nécessaire pour des footballeurs en herbe.

 

Rise. Risk. Repeat.