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Partout Toujours 13 mars 2022, 09:28

Stéphanie : "Le déplacement à Dortmund en 2017, un souvenir mémorable"

Stéphanie : "Le déplacement à Dortmund en 2017, un souvenir mémorable"
Pour célébrer la présence systématique de nombreux supporters monégasques dans les parcages à l’extérieur, asmonaco.com poursuit sa série dédiée aux soutiens des Rouge et Blanc. Pour ce quinzième épisode de la saison, pars à la découverte de Stéphanie en Alsace.

Elle est une irréductible rouge et blanche ! Infirmière de métier depuis 12 ans maintenant, Stéphanie a le foot dans la peau depuis toujours, et y joue depuis qu’elle a huit ans. Désormais âgée de 35 ans, elle s’est reconvertie dans le coaching ces trois dernières années, la faute à deux grosses blessures au genou, « les ligaments croisés puis le ménisque ».

Le foot et l’AS Monaco dans les veines

Tombée dedans lorsqu’elles n’étaient que trois filles à jouer dans sa région « sur un secteur de 50 équipes », elle a poursuivi sa passion à une époque où les sections féminines n’existaient pas, et alors que Marinette Pichon lançait sa carrière. Originaire d’Alsace, celle qui a vécu un an à Nice à la sortie de son diplôme, a pris le temps de se confier sur son amour pour l’AS Monaco, avant le rendez-vous crucial à Strasbourg. Rencontre.

Bonjour Stéphanie. Tout d’abord, comment t’es venue cette passion pour l’AS Monaco ?

J’ai commencé le foot à l’âge de huit ans, et à l’époque j’habitais un village de 350 habitants. Cette année-là, ils ont créé une section jeunes. Avant ça, je jouais dans la cour d’école. Et à cette période, le Racing invitait souvent les clubs amateurs du coin à venir voir jouer des matchs au stade de la Meinau. Et le match que j’ai pu aller voir avec mon père via le club, c’était justement contre Monaco ! C’est à ce moment-là que je suis tombée littéralement fan de Youri Djorkaeff. Il me semble d’ailleurs que c’est la saison où il finit meilleur buteur du championnat de France. Je me souviens d’avoir adoré ce maillot rouge et blanc avec la Diagonale. On n’avait pas Canal+ à l’époque pour regarder les matchs, mais Téléfoot le dimanche matin était notre messe avec mon père et mon petit frère.

Qu’est-ce qui t’avait plus chez le Snake ?

Je joue au poste d’attaquante, et même si je n’avais pas une technique aussi fine (sourire), j’ai beaucoup aimé et suivi le joueur. Sa finesse, son efficacité, sa technique, le fait qu’il joue simple… Je me suis tout de suite prise de passion pour lui ! Il symbolisait pour moi ce que représente l’AS Monaco, à savoir la l’élégance, la classe, le beau jeu quoi ! C’est ça qui m’a plu.

À Strasbourg l’ambiance est super bon enfant, et je pouvais aller sans problème en tribune avec mon maillot rouge et blanc, je n’ai jamais eu aucune réflexion. J’étais proche de Stéphane Ruffier, et les Niçois ont passé une mi-temps entière à insulter sa mère ! Ça m’avait un peu choqué, car je n’avais vraiment jamais vu ça.
StéphanieUn derby compliqué dans le kop niçois

D’autres joueurs dans ce style t’ont-ils marqué ensuite ?

Forcément je pense tout de suite à Marcelo Gallardo, qui était très semblable dans son jeu. Après en 2004, dans un style différent, j’ai aimé la classe de Fernando Morientes ! Dans un autre registre aussi, Ludovic Giuly, mais plus pour ce qu’il dégageait. Ensuite sur les dernières années, Bernardo Silva clairement ! Un joueur magnifique.

Pour revenir à tes expériences au stade, quels sont tes autres souvenirs ?

Le premier qui m’a vraiment marqué, c’était à Nice au stade du Ray, l’année où je suis venu y travailler en hôpital. C’était donc un derby, et je pense que mes collègues m’avaient pris un billet. Sauf que je me suis retrouvé dans le kop niçois, donc je n’osais pas dire que j’étais pour l’AS Monaco évidemment. Je n’avais jamais vécu ça ! À Strasbourg l’ambiance est super bon enfant, et je pouvais aller sans problème en tribune avec mon maillot rouge et blanc, je n’ai jamais eu aucune réflexion. J’étais proche de Stéphane Ruffier, et les Niçois ont passé une mi-temps entière à insulter sa mère ! Ça m’avait un peu choqué, car je n’avais vraiment jamais vu ça. Ici les derbies contre Metz sont un peu chauds, il y a quelques têtes brûlées, mais je n’avais jamais été habituée à autant d’insultes. Clairement quand j’allais au Ray, je ne mettais pas de maillot et je ne disais pas que j’étais pour Monaco, car je n’étais pas tranquille.

D’autres ont été bien plus agréables j’imagine…

Je suis revenu plus tard pour le huitième de finale retour de Ligue des Champions contre Arsenal en 2015 ! Alors même si on perd au Stade Louis-II (2-0), nous sommes qualifiés grâce à la superbe performance du match aller à l’Emirates (3-1). Mais forcément celui qui m’a le plus marqué, c’est le déplacement à Dortmund en 2017 ! Nous y sommes allés avec mon frère et un ami, et on avait prévu de faire l’aller retour dans la soirée, vu qu’il n’y a que 4h30 de route.

Êtes-vous restés sur place finalement, comme de nombreux supporters ?

Par chance, aucun de nous trois ne travaillait le lendemain, nous avions pris un jour de congé. Un moment nous avons quand même pensé à rentrer et à revenir le jour d’après, car nous ne trouvions pas d’hôtel. Et puis ils ont lancé le hashtag #bedforawayfans sur les réseaux. Donc on a dormi chez l’habitant. C’est un souvenir mémorable ! Le football comme moi je l’aime. On peut aimer son club autant qu’on veut, sans pour autant détester ses adversaires. Ils aiment autant leur club que nous, et c’est vrai qu’à ce moment-là on s’est dit : « Peu importe qui gagne finalement, le principal est qu’il n’y ait pas de conséquences graves ! ». D’autant que c’était mon premier déplacement en parcage avec les supporters monégasques, avec le rassemblement d’avant-match, les chants avant l’accès au stade et tout le rituel.

Nous étions chez un homme seul, abonné au Mur Jaune à Dortmund et qui nous a accueilli et restauré avec beaucoup de gentillesse. Par chance il avait des brosses à dents en trop (sourire) ! Et le lendemain, avant d’aller voir le match à 18h30, nous sommes allés boire un verre ensemble.
StéphanieSur la nuit à Dortmund

Comment s’est déroulé l’avant-match ?

C’était très bien organisé, nous étions escortés, et les fans de Dortmund nous laissaient chanter sur le trajet sans nous insulter. Il y avait déjà beaucoup de respect avant le match. On a compris quand on a vu qu’il n’y avait pas d’échauffement, que quelque chose n’était pas normal. On recevait des messages de gens qui étaient devant Canal+ et qui nous donnaient des infos qu’on n’avait pas sur place. Malgré tout, nous n’avons pas ressenti d’angoisse, puisque la sécurité était renforcée. Il y a eu la déception de ne pas voir le match, mais en même temps c’était sympa de rester sur place un peu plus longtemps que prévu. Au final, on aurait pu dormir à dix endroits différents tellement les gens étaient solidaires. On se dit toujours qu’on aurait fait la même chose, mais en fait on n’en sait rien.

Nous étions chez un homme seul, abonné au Mur Jaune à Dortmund et qui nous a accueilli et restauré avec beaucoup de gentillesse. Par chance il avait des brosses à dents en trop (sourire) ! Et le lendemain, avant d’aller voir le match à 18h30, nous sommes allés boire un verre ensemble. Encore aujourd’hui on se donne encore des nouvelles de temps en temps, quand il y a des gros matchs. Il y a quelque chose de spécial avec Dortmund, qui est une ville populaire. Je ne suis pas certaine qu’on aurait eu le même accueil à Munich.

Depuis 25 ans, quelle période t’as le plus marquée ?

Je pense que la saison 2003-2004 était vraiment exceptionnelle. D’autant qu’on pouvait regarder les matchs en clair à la télévision. Je me souviens très bien du fameux 8-3 contre La Corogne notamment. Tu avais l’impression qu’à chaque fois qu’ils tiraient au but, ils marquaient ! C’est la première fois que je voyais un match aussi spectaculaire. Jaroslav Plašil qui marque du milieu de terrain, il y avait une réussite exceptionnelle. Cette épopée en Ligue des Champions était incroyable !

Et si tu devais retirer un titre plutôt qu’un autre ?…

(Sans hésitation) Le dernier, le 8e ! Peut-être parce que c’est le plus récent. D’être champion devant le Paris Saint-Germain en ce moment, je pense que c’est une grande performance, et peu l’ont fait. Et puis dans le jeu c’était flamboyant ! Il y avait de grosses prestations avec des scores larges. Radamel Falcao, Kylian Mbappé, Bernardo Silva, Fabinho… l’équipe était magnifique. Je me souviens assez peu dans le détail des performances lors des titres en 1997 et en 2000. Alors que j’ai le souvenir encore frais des coup francs de Falcao, des performances contre le PSG.

Même si on n’a pas la capacité du PSG à gagner des titres tous les ans, je suis tout aussi contente de voir des Fabinho et Bernardo Silva exploser à Liverpool ou à Manchester City. Tu te dis que l’AS Monaco a compté dans leur carrière.
StéphanieSur la capacité à lancer des champions

As-tu collectionné quelques maillots de l’AS Monaco depuis tout ce temps ?

J’ai un ami qui est aussi fan du Club, donc je lui ai donné mes vieux maillots, car ils étaient dix fois trop grands (sourire). Ça me faisait mal au cœur de les laisser dans mon armoire. J’avais notamment un maillot de Shabani Nonda, joueur que j’aimais beaucoup au début des années 2000. En 2004 j’en avais un floqué Lucas Bernardi, car j’adorais ce joueur ! Et sur les dix dernières années, j’en ai au moins un pour chaque saison.

Pourquoi est-ce un club à part selon toi ?

J’ai toujours trouvé qu’il y avait une certaine élégance au niveau du jeu, même s’il y a eu des périodes plus compliquées. En cela, je trouve que Monaco est différent des autres formations. Il y a toujours eu des joueurs et des entraîneurs qui ont voulu pratiquer du beau football. Et puis même à l’échelle du club, au niveau de la communication, je trouve qu’il y a une certaine forme de classe.

Et une tradition de lancer des jeunes…

C’est vrai qu’il ne faut pas oublier que c’est une institution qui a toujours donné sa chance aux jeunes, avec un centre de formation performant. Il faut toujours de l’expérience à côté, mais on voit bien qu’en France on a des joueurs exceptionnels, et si on leur donne le temps, ils peuvent faire des grosses carrières. Quand on voit le nombre de joueurs que l’AS Monaco a lancé au très haut niveau, c’est assez rare ! Et c’est quelque chose que j’apprécie. Car même si on n’a pas la capacité du PSG à gagner des titres tous les ans, je suis tout aussi contente de voir des Fabinho et Bernardo Silva exploser à Liverpool ou à Manchester City. Tu te dis que l’AS Monaco a compté dans leur carrière.

Rise. Risk. Repeat.